XIBAR.NET (Dakar, 07 Juin 2010) - Quelques jours seulement après avoir signifié à son Premier ministre que « dorénavant » toutes les missions des membres de son gouvernement à l’étranger devront recueillir son « autorisation préalable », dans le but de réduire le train de vie de l’État exigé par le Fmi et la Banque mondiale, le président Wade ne se gênera pas de repartir pour sillonner le monde avec son fils, séparément. Les Wade louent tellement d’avions qu’ils sont courus par les plus grandes compagnies de location d'avions du monde pendant que le Sénégal est devenu le lit de toutes les difficultés. Hélas, parlementaires, opposants et société civile ne voleront pas au secours des populations ; du moins, pour l’heure.
En France, le ministre de la Coopération Alain Joyandet avait affrété un jet privé depuis la Martinique pour ne pas rater la réunion du Conseil des ministres. Ce qui coûtera au contribuable français 76 millions de francs Cfa. Le tollé qui s’en suivra le forcera à présenter ses excuses publiques à ses compatriotes. Son homologue sénégalais, Karim Wade, s’était déplacé en jet privé pour aller retrouver son père à Téhéran. C’était à l’occasion de la libération par l’Iran de la Française Clotilde Reiss. Il reviendra au Sénégal par le même moyen. Le président Wade continuera son périple à bord d’un Boeing loué, pour rallier la Malaisie, l’Italie, la France et le Ghana.
A la fin du dernier mois ils ont encore loué des avions pour rallier, toujours séparément, Nice, où se tenait le sommet France-Afrique. Pour aller chercher la styliste Mame Faguèye au Togo, Me Wade avait égalalement envoyé un avion. La Première dame ne se prive pas de s’adresser aux compagnies aériennes. C’est pour ces raisons que celles-ci courent derrière eux, plus qu’aucune famille présidentielle de l’Occident. Car, là-bas on ne dépense pas comme on l’entend. L’heure y est à l’économie. La raison y est « juge en toute chose. Pour preuve, aux Etats-Unis d’Amérique, les ambassadeurs ne voyagent en première classe, que pour aller présenter leurs lettres de créances auprès d’un chef d’État ou quand ils les ramènent. Hormis ses moments, ils ne se déplacent qu’en classe affaires. Un mode de déplacement que le chef du gouvernement espagnol a ordonné à ses ministres. Aux Etats-Unis d’Amérique le président ne voyage pas dans un autre avion que Air Force One.
Ces quelques exemples devraient faire méditer Me Wade et sa famille ; d’autant que les seuls déplacements du président coûtent, mensuellement, au Sénégal, plus d’un milliard de francs Cfa. Ceci, pendant que les paysans, qui ont toujours leurs dernières récoltes en main, faute d’acquéreurs, se demandent de quoi sera fait l’hivernage, qui commence à s’installer dans le pays.
Les Wade enrichissent les compagnies aériennes, pendant que les hôpitaux du pays se meurent, devant des étudiants toujours dans la rue, pour réclamer le paiement de leurs bourses.
Qui les ramènera à l’ordre ? Il est certain que ce ne seront pas les parlementaires. Le peuple les paie, mais hormis, deux à trois députés, tous passent leur temps à faire l’apologie du président, dont ils s’empressent de voter tous les projets. Hélas, on ne peut pas tellement compter sur l’opposition. Car, elle passe le clair de son temps à pondre des déclarations, qu’à susciter et organiser des combats concrets pour la défense des populations et des institutions. L’espoir ne viendra pas, non plus, des associations consuméristes, très divisées et préoccupées par autre chose que de contraindre les Wade à ne plus enrichir les compagnies aériennes, pendant que le Sénégal est privé de courant.
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