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MESURE - Paranoïa au sommet de l’Etat, chapelets d’indices troublants… : Me Wade renforce sa sécurité et verrouille son cortège

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MESURE - Paranoïa au sommet de l’Etat, chapelets d’indices troublants… : Me Wade renforce sa sécurité et verrouille son cortège

Depuis une semaine, on ne semble plus jouer avec la sécurité du président de la République autour de qui un nouveau dispositif sécuritaire impressionnant est déployé. Cette nouveauté n’est pas sans susciter des questionnements, compte tenu des affaires récentes dans lesquelles le Palais est au centre et à un faisceau de faits troublants qui coïncident avec la prise de cette mesure.

Un dispositif sécuritaire à la fois impressionnant et inhabituel est mis en place aussi bien au niveau du Palais de la République qu’autour du chef de l’Etat depuis quelques temps. Cette situation est d’autant plus cocasse que certains membres des services présidentiels et des cadres de la maréchaussée en sont arrivés à se demander : «De quoi le président de la République a-t-il peur ?» En effet, comme en attestent les informations recoupées au niveau du personnel présidentiel et des services de la gendarmerie, la sécurité du Président, Me Abdoulaye Wade, a été sérieusement renforcée depuis la semaine dernière. En effet, confie-t-on, «la garde rapprochée a reçu des éléments supplémentaires». Cependant, «ce nouveau dispositif est plus visible aux alentours et dans l’enceinte du Palais où les sentinelles qui assurent la garde ont été doublées», soufflent des interlocuteurs. Ces derniers rapportent que les conditions d’accès à la Présidence de la République sont, désormais, corsées. Le nouveau dispositif sécuritaire n’a pas épargné le cortège présidentiel lors de ses déplacements. Car, l’on révèle que «celui-ci est désormais fermé dès la sortie du Palais par des éléments de la Brigade d’intervention rapide de la gendarmerie (Gir). Un détachement spécial est mis à la disposition du Palais pour éviter l’infiltration du cortège du chef de l’Etat, un spectacle auquel les Sénégalais sont habitués».

Ces nouvelles mesures ne sont pas sans susciter des interrogations chez les gendarmes et collaborateurs de Me Wade. D’ailleurs, l’on ne manque pas de lier le nouveau dispositif à l’affaire qui a éclaboussé la hiérarchie de la gendarmerie nationale. En effet, les développements nés de cette affaire font état de l’existence d’un réseau parallèle de renseignements à la solde de la Présidence de la République. Notre confrère, l’hebdomadaire le Témoin, dans sa parution de cette semaine, est revenu sur ce circuit informel de renseignements qui frise le mépris pour les services de renseignements officiels et légaux. N’a-t-on plus confiance à certains hommes ou s’agit-il d’une simple opération de charme montée par des autorités pour entrer, de nouveau, dans les grâces de Maître ? Ou est-ce une stratégie de prévention contre d’éventuelles mauvaises surprises ? En tout cas, des sources jurent que «le plan mis en place pour dresser des barricades autour du Président n’est pas gratuit et n’est pas pris ex-nihilo». Seulement, l’on se garde, pour le moment, de s’épancher sur les raisons profondes.

PEUR, CAFOUILLAGES, INCIDENTS…

Pourtant, les cafouillages notés dans le dispositif sécuritaire ont été toujours déplorés par les professionnels. Il y a deux ans, des éléments de la Brigade d’intervention polyvalente de la Police (Bip) s’étaient émus du comportement de certains membres de la garde rapprochée de Wade qui ne maîtrisent pas les techniques de sécurité. «Une situation qui, pleuraient les professionnels, mettait le chef de l’Etat en danger.» Il s’y ajoute les malheureux incidents intervenus au sein du Palais présidentiel même, comme le passage de l’ancien militaire, Daouda Samb, présenté à tort ou à raison comme un homme déséquilibré. Ce dernier, en plein jour, avait réussi à s’introduire dans les lieux sous le prétexte qu’il voulait dîner avec le chef de l’Etat. Son évacuation du Palais a, alors, créé un tollé, en ce sens que M. Samb avait mis les gendarmes en difficultés après qu’il a fait sauter les verrous de sécurité du Palais, composés des sentinelles et des gendarmes positionnés à la porte d’entrée. Autre constat : ce sont les agressions dont le cortège de Me Wade a fait l’objet ces derniers temps. En effet, à deux reprises, le cortège du président de la République a essuyé des jets de pierres de la part de malades mentaux. La dernière scène en date remonte à moins de deux semaines avec l’affaires des militaires français ivres morts et qui «passaient bruyamment devant le Palais», pour reprendre la justification alors servie par le service de presse de l’Ambassade de France à Dakar. (Voir notre édition du mardi 26 juin 2007). Les quatre militaires avaient choisi la devanture du Palais de la République pour «semer le bordel» à une heure de crime, avant qu’ils ne soient interpellés par les limiers et remis à la Prévôté française, après un passage au Commissariat central de Dakar.

Outre ces incidents, les velléités de tension qui se dessinent aussi bien dans la sphère politique que dans la vie sociale pourraient être des explications à la «peur» du Président. En effet, le projet d’actions que le Front Siggil Sénégal compte appliquer pour contraindre Me Wade au dialogue, ajouté à la révolte ambiante née du coût des denrées qui poursuit son ascension, semblent être des menaces prises au sérieux au sommet de l’Etat. Autre menace voilée, c’est l’appel du Président Yaya Jammeh qui exige que les camions de bois saisis par les Forces de l’ordre sénégalaises soient restitués à l’Etat gambien. Et compte tenu du caractère quelque peu impulsif et imprévisible du Président, la prévention contre toute une surprise vaut mieux que tout autre chose. Toujours, dans le chapelet de faits troublants qui coïncident avec le renforcement de la sécurité présidentielle, l’on note l’attentat manqué contre Guillaume Soro, présenté comme un des fils spirituels de Me Wade. D’ailleurs, le soutien du dernier au premier nommé, du temps de la crise ivoirienne, n’avait pas manqué de susciter des grincements de dents.

Par ailleurs, comme annoncé par le Populaire dans sa livraison d’hier, l’abandon de l’avion du Commandement, La Pointe de Sangomar, par le chef de l’Etat depuis la cassure du hublot du cockpit, procède de la volonté de maximiser la sécurité présidentielle. Cette nouvelle propension de Me Wade à prendre les vols privés en lieu et place de la Pointe de Sangomar qui, pourtant, continue de planer sur les airs, pourrait intégrer le renforcement subit de la sécurité inexpliquée au sommet de l’Etat.

 



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