REACTION - Barthélemy Dias sur l’argent empoché par Thierno Lô au nom du Quotidien : «Ce n’est pas tous les jours que l’on voit des gens qui crachent sur 50 ou 200 millions»

Après des acteurs de la presse et d’organisations des Droits de l’homme, les hommes politiques n’ont pas manqué de se prononcer sur le scandale qui met en avant Madiambal Diagne, Administrateur général du Groupe Avenir communication, éditeur du journal Le Quotidien, et le ministre Thierno Lô qui a empoché 200 millions du président de la République au nom dudit groupe de presse. Barthélemy Dias ne met pas des gants pour dénoncer des manigances visant à décrédibiliser un journaliste insoumis et une tentative d’escroquerie entreprise par les plus hautes autorités de l’Etat.

Barthélemy Dias, le leader de Convergence socialiste, ne décolère pas. Après l’éclatement du scandale mettant au devant le Palais de la République avec le ministre Thierno Lô qui a empoché 200 millions du président Wade au nom du journal Le Quotidien, le responsable politique est sorti de sa réserve pour marquer son indignation, et apporter ainsi son soutien à la presse, cible d’une vaste campagne visant à décrédibiliser ce corps. «Je voudrais saluer le courage de Madiambal Diagne, louer son patriotisme et son sens élevé des responsabilités. Et je voudrais dire aussi que M. Thierno Lô, par son comportement, constitue une insulte pour la République, une honte pour la jeunesse sénégalaise. Je rappelle qu’avant Thierno Lô, il y a eu le scandale avec Souleymane Ndéné Ndiaye, directeur de cabinet du président de la République, concernant une école qui devait être construite à Ginguinéo. M. Ndiaye n’a rien trouvé d’autre à dire sinon qu’il était prêt à rembourser l’argent qu’un privé avait déjà investi pour immortaliser sa femme qui était malade. Il faut aller chercher la source de tout ça, et c’est Abdoulaye Wade», tonne t-il.

Barthélemy Dias estime que dans cette affaire, le pouvoir essaie de décrédibiliser la presse sénégalaise, comme il tente de faire de même avec la classe politique. «Demain, ils vont essayer de le faire avec les syndicats et après les étudiants et les élèves. Nous avons affaire, encore une fois de plus, à des hommes de détails et de tas, non à des hommes d’Etat. Je m’indigne encore une fois de plus de ce qui s’est passé avec le cas Madiambal Diagne. Je demande surtout aux jeunes sénégalais de prendre l’exemple sur des gens comme Madiambal Diagne car, ce n’est pas tous les jours qu’on voit des gens qui crachent sur 50 ou 200 millions», poursuit-il.

Les raisons d’un tel acharnement sur Le Quotidien, selon lui, sont à chercher dans le fait qu’Abdoulaye Wade, secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds) est déterminé à ne pas perdre les élections. Or, affirme M. Dias, il sait pourtant qu’il ne peut gagner les prochaines joutes électorales. Ce qui fait donc «qu’il faudra qu’on demande à des gens comme Madiambal Diagne de la fermer. Quand vous entendez un ministre de la Justice dire qu’il faut corriger Pape Alé Niang, il y a de quoi se poser des questions. On est dans une République où ces gens-là, au lieu de se lever le matin et se mirer, se mettent à vouloir éduquer des gens qui n’ont plus rien à prouver en termes de patriotisme et de professionnalisme».

Barthélemy Dias ne manque pas de rappeler que le régime de l’alternance a habitué les Sénégalais aux scandales. A ce sujet, il rappelle celui de la réparation de l’avion présidentiel alors que le président Wade avait assuré n’avoir pas touché à l’argent du contribuable sénégalais, avant d’être démenti par le livre du journaliste-écrivain Abdoul Latif Coulibaly. «Abdoulaye Wade avait dit qu’il n’avait touché à un sous du contribuable sénégalais. Que l’avion a été réfectionné avec la contribution de ses amis. Et puis, on s’est retrouvé avec 20 milliards du contribuable sénégalais dans l’avion. Je veux tout simplement faire comprendre, une fois de plus, aux Sénégalais que nous ne voulons pas avoir des menteurs et voleurs au pouvoir». Le leader de Convergence socialiste n’hésite pas à se faire une religion sur la kyrielle de scandales qui secouent le Sénégal et qui mettent en avant, à chaque fois, de hautes autorités de la République. «Sur quoi je voudrais insister, aujourd’hui, c’est que tout ce que nous vivons au Sénégal, c’est Abdoulaye Wade qui est en train de nous le faire vivre. Quand il fait disparaître des milliards, c’est évident que ses ministres vont suivre, parce que la vérité est que nous avons affaire à un groupe d’arrivistes ; ni plus ni moins», déclare Barthélemy Dias, leader de Convergence socialiste .