Joint depuis Paris par le quotidien l’Observateur, le leader du Parti de l’indépendance et du travail s’est dit bouleversé par les événements qui ne l’ont pourtant pas surpris car à l’en croire il y a une nébuleuse dans la gestion des ressources minières et aurifères de la région. Amath Dansokho n’a pas manqué de mettre l’Etat en garde quant aux conséquences de la répression : « Si l’Etat n’arrête pas la répression, il y aura au Sénégal oriental des choses plus graves que celles qu’on a connues en Casamance. »
Ses camarades de la coalition « And Siggil Senegaal » sont sur la même longueur d’onde que lui. Pour l’Alliance des forces de progrès, « les évènements de Kédougou ont été provoqués par un manque de discernement des tenants du pouvoir qui, à quelques niveaux qu’ils se situent ont été incapables d’appréhender, dans toute sa mesure, la profondeur de la frustration des populations dont le terroir accueille des investissements importants sans pour autant en profiter. » La Ligue démocratique dénonce quant à elle « la violente répression de cette manifestation ayant entrainé mort d’homme et tient le gouvernement responsable de toute les conséquences de ces événements tragiques ».
Macky Sall a également joint sa voix à cette série de réactions. Son parti, l’Alliance pour la république « exige que toute la lumière soit faite dans cette affaire de même que l’arrêt de la répression ». Par ailleurs, le bilan de ces violents affrontements demeure mitigé. Le ministre Aziz Sow parle d’un mort piétiné par la foule au moment où les populations font état de deux morts par balle et d’une dizaine de blessés. Aziz Sow a par ailleurs soupçonné les manifestants d’être manipulés tout en promettant la lumière dans cette affaire. A Tambacounda où les blesséss ont été évacués, les jeunes ont failli descendre dans la rue ce mardi pour soutenir leurs camarades de Kédougou. Les autorités sanitaires de la ville ont constaté des blessures par balles réelles. De quoi démentir le ministre de l’information, Abdoul Aziz Sow.
Les jeunes de Kédougou ont battu le macadam hier pour revendiquer du travail dans les zones aurifères et protester contre l’arrivée en masse d’investisseurs dans les zones minières, alors que la région ne bénéficierait pas encore des retombées économiques des investissements. Leur marche censée être pacifique a dégénéré en de violents affrontements contre les forces de l’ordre renforcées par l’armée. Les jeunes de Kédougou ont mis le feu à des bâtiments de l’Etat et de la commune, comme la Mairie, la Préfecture, la Douane, le Tribunal Départemental, des véhicules incendiés. Kédougou quasiment en proie à l’insurrection ! Les forces de sécurité cherchant à rétablir l’ordre ont fait usage de leurs armes.
0 Commentaires
Participer à la Discussion