Les autorités sénégalaises n’avaient plus confiance en l’ambassadeur de France accrédité au Sénégal. Ses connexions locales et les rapports faits sur certains de ses commentaires dans les salons privés l’ont perdu.
Le désormais ex-ambassadeur de France au Sénégal, Jean-Christophe Ruffin, est emporté par les manœuvres de la famille présidentielle, surtout avec l’implication personnelle de Karim Wade. Mais au-delà de cette «bataille personnelle», nombre de «péchés» commis par le diplomate ont convaincu les autorités françaises de la nécessité de remplacer Ruffin. D’une part, «les connexions douteuses» du diplomate avec des réseaux dits obscurs inquiétaient les autorités sénégalaises au point qu’elles exigent le départ de l’ambassadeur.
Il ressort des investigations que nous avons menées que «le diplomate entretenait des rapports avec une élite sénégalaise dont les agissements ne plaidaient pas pour l’intérêt national du Sénégal». En effet, parmi les personnalités les plus citées dans cette vaste opération, on cite le nom d’une grande figure de l’olympisme. D’ailleurs, des sources concordantes révèlent que ce dernier est même le parrain des enfants de Ruffin. Les mêmes sources confient que «cette personnalité, pourtant alors très estimée par Me Wade et son régime, est mise en observation par la présidence, le temps de voir pour qui il roule». Cet homme proche de Ruffin n’est pas le seul à être dans le viseur du palais, car un directeur d’une grande structure relevant des services financiers de l’Etat est aussi concerné par cette mesure d’observation. D’ailleurs, si l’on croit des informations recoupées à différents niveaux, «un dispositif est mis en place pour mieux suivre ses connexions supposées avec le lobby de Ruffin».
La revanche de Sarkozy
Par ailleurs, derrière ces éléments qui ont pesé dans la balance contre l’ambassadeur, se cache aussi «la revanche silencieuse» du président français, Nicolas Sarkozy. D’après divers témoignages, des commentaires faits par M. Ruffin sur la vie privée du président français dans certains salons au Sénégal ont été rapportés en haut lieu. Nos sources rapportent que «M. Ruffin se plaignait toujours de la perte des valeurs françaises depuis que le président de la République a épousé une dame venant d’un milieu peu recommandable pour le choix d’une Première dame». Un commentaire qui a été «mal interprété» par l’Elysée. Tous ces éléments conjugués à l’inquiétude du régime de Wade ont conduit au rappel de Ruffin, au nom de la «sauvegarde des bonnes relations entre le Sénégal et la France». Lesquelles relations ont connu une nouvelle santé avec l’implication personnelle de Karim Wade qui a réussi à tisser une toile au sein de l’Elysée. D’ailleurs, «ce rapprochement entre deux hommes de même génération fait peur à quelques niveaux. D’où des manœuvres pour les torpiller», fait-on remarquer
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