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Politique

Religion et politique : Ces dangers qui guettent la République

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Religion et politique : Ces dangers qui guettent la République
Le Sénégal est en danger. C'est le sentiment du premier secrétaire de Démocratie citoyenne (Dc), Samir Abourizk qui s'exprimait samedi, lors de la cérémonie de dédicace de son livre intitulé 'La religion face au pouvoir, la laïcité en danger'. Cette cérémonie s'est déroulée en présence de nombreuses personnalités, dont Majhemout Diop du Pai, Jean-Paul Dias du Bcg et l'ambassadeur du Liban au Sénégal. A en croire Samir Abourizk, ce livre qui est le premier d'une série de trois tomes, est une alerte face aux multiples dangers qui guettent aujourd'hui la République. Le second livre qui sortira prochainement aura pour titre 'La Démocratie face au pouvoir', alors que le troisième volume sera intitulé 'L'Autorité face au pouvoir'. Et Samir Abourzik de préciser : 'Je clôturerai cette série, si Dieu me prête vie, par un autre livre qui aura comme titre : 'L'histoire du pouvoir politique'.

L'homme politique devenu écrivain reconnaît d'emblée qu'écrire un livre n'est pas chose aisée. Il a passé 17 années et parcouru de nombreux pays pour pouvoir rassembler des documents et des archives avant de commencer d'écrire ce premier volume. 'J'ai compris que l'homme est né, non pas pour seulement passer comme certains le suggèrent vulgairement, mais investi d'une mission bien précise, parce que Dieu l'a ainsi voulu'. L'occasion pour lui de rendre hommage à tous les hommes politiques et religieux qui ont marqué de leur empreinte l'histoire de l'humanité et contribué à l'émergence d'idées qui ont marqué la vie de leurs semblables sur terre.

Pour le premier secrétaire de Démocratie citoyenne qui se dit profondément convaincu de l'existence de Dieu, le fait que tous ses livres traitent de politique et de religion n'est pas en soi le fait d'un hasard. Il a voulu en tant qu'homme politique profondément religieux mettre les deux sciences l'une en face de l'autre, car 'j'ai compris que l'une ne pouvait pas aller sans l'autre. Mais que l'une et l'autre peuvent aller tranquillement ensemble sans se heurter et sans s'influencer mutuellement'. Et que le principe de laïcité qui, à son avis, est entre la religion et la politique, devrait être le ciment de la cohésion sociale de notre pays. Ce qui devrait permettre, selon lui, aux hommes religieux de s'occuper seulement du spirituel alors que les politiciens, eux, vont gérer le temporel. Et Samir Abourizk d'ajouter que 'sans être homme politique, je n'aurais pas pu écrire ce livre'. Et c'est cette casquette de politicien qui lui a permis de comprendre que la religion empiétait beaucoup sur la politique dans notre pays alors que, sous d'autres cieux, c'est souvent le contraire que l'on observe. Il estime, en fait, que le Sénégal qui a inscrit dans sa Constitution la laïcité, ne devrait pas laisser apparaître des signes ostensibles lors de certaines manifestations comme ce fut le cas le 4 avril dernier. Il déclare avoir en effet été vexé par la présence d'un régiment de femmes habillées en blanc et voilées lors du défilé à l'occasion du 46e anniversaire de l'accession de notre pays à l'indépendance.

Pour le premier secrétaire de Dc, la République est réellement en danger à partir du moment où, souligne-t-il, d'éminents penseurs appellent à la révision de la Constitution pour enlever le mot laïcité. 'D'autres se réunissent secrètement pour sortir des documents pour dire qu'il faut une République islamique et des circulaires sont en train de se promener dans le pays au vu et au su de l'autorité, je dis que la laïcité est vraiment en danger', martèle-t-il. Il cite entre autres exemples le cas de certains dignitaires religieux qui cherchent, selon lui, à avoir la majorité au Parlement pour pousser l'Exécutif à accepter la modification de la Constitution pour instaurer une République islamique.

Il est aussi contre l'introduction de l'enseignement religieux depuis octobre 2002 à l'école primaire. 'Je ne rejette pas l'enseignement religieux, mais c'est une Science qu'il faudrait attribuer à l'Université de Dakar. Nous préconisons même la création d'une Faculté pour étudier la science des religions', précise-t-il. Pour lui, l'enseignement religieux ne devrait pas du tout être dispensé dans les établissements publics dans la mesure où le Sénégal est une république laïque, démocratique et sociale. Le patron de Démocratie citoyenne voit aussi dans la création des partis politiques d'obédiance religieuse et d'organes de presse qui appellent à la révision de la Constitution pour l'instauration d'une république islamique, une menace réelle contre la laïcité. Et la responsabilité incombe, selon lui, à l'Etat qui n'a rien fait pour interdire ce genre de comportement. Or, pour Samir Abourizk, le principe de la laïcité interdit formellement aux citoyens d'avoir un pied dans la religion et l'autre dans la politique.



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