Selon le Directeur régional du Programme pour la Promotion de l'État de droit en Afrique subsaharienne de la Fondation Konrad Adenauer, Ingo Badoreck, "certains pays africains semblent actuellement traverser une crise de confiance vis-à-vis des juridictions internationales et se sentent tiraillés entre le respect du droit international et leur propre souveraineté étatique".
En effet, beaucoup de pays se retirent du joug de la juridiction internationale, alors que, soutient-il, pour avoir un État de droit, il est indispensable que les pays africains s'alignent sur "la jurisprudence internationale".
Depuis 2016, fait-il savoir, la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples a subi des pertes considérables en termes de reconnaissance.
"Quatre États africains dont la Tanzanie, le Rwanda, mais aussi les États de l'Afrique de l'ouest que sont le Bénin et la Côte d'Ivoire, ont retiré leurs déclarations de reconnaissance de la compétence de la Cour", explique-t-il.
Ce repli de certains pays africains suscite d'ailleurs des inquiétudes quant au respect de l'ordre des juridictions internationales.
Une décision de retrait expliquée par le fait que les pays africains défendent tout simplement leur propre souveraineté. Mais en retour, les individus et les ONG se voient privés d'une voie de recours essentielle, il leur est même interdit de saisir la Cour en cas de violations présumées des droits de l'homme.
Ce repli peut aussi se justifier selon lui toujours par le fait que "certains pays africains et des académiciens décrivent la Cour pénale internationale à La Haye comme un tribunal occidental. Le Burundi s'est même retiré du Statut de Rome en 2017 en raison des accusations portées contre la CPI".
Pour penser et apporter des réponses à comment faire face aux nombreux défis que pose la diminution de la reconnaissance des juridictions internationales par les États africains, un colloque international sur le thème : "Le consentement des États africains aux juridictions internationales", s'est ouvert à Somone.
Sous l'égide de l'Institut des Droits de l'Homme et de la Paix (IDHP), en partenariat avec le Bureau régional sur l'État de droit de la Fondation Konrad Adenauer, des experts venus de l'Afrique du droit réfléchiront sur cette problématique.
7 Commentaires
Nioxor Tamba
En Mars, 2022 (21:29 PM)Nioxor Tamba
En Mars, 2022 (22:07 PM)Baba Verite
En Mars, 2022 (19:28 PM)Extraordinaire
En Mars, 2022 (09:45 AM)Participer à la Discussion