C’est une information fausse sur toute la ligne qui a été livrée par des confrères rendant compte d’une conversation privée que le candidat de la coalition Sopi 2007, Me Abdoulaye Wade, a eu, samedi, avec les journalistes qui suivent son convoi. En effet, Me Wade aurait déclaré que l’ancien directeur de Publication du journal Le Quotidien, Madiambal Diagne, lui a demandé la somme de 400 millions de francs Cfa, ce qu’il a refusé avant de lui remettre la somme de 50 millions Cfa, par le biais de son ministre de l’Environnement et de la Protection de la nature, Thierno Lô. Même si l’un des journalistes qui a rapporté les propos de Me Wade ne semble pas être sûr de ce qu’il avance pour avoir utilisé le conditionnel en écrivant son texte, il est bon de rappeler la position du journal Le Quotidien, qui avait pris l’initiative de dénoncer, en son temps, une tentative de corruption et de poser ainsi le débat avant de saisir les organisations des droits de l’Homme, de la société civile, les syndicats et organisation, de la presse nationale et internationale, ainsi que la Commission nationale de lutte contre la corruption et la concussion.
En effet, c’est dans l’édition du 10 janvier 2007 que les faits, tous les faits, ont été relatés dans Le Quotidien. Il s’agissait d’une arnaque, d’un abus de confiance, d’un trafic d’influence et d’une tentative de corruption au cœur desquels se trouvaient le ministre de l’Environnement, Thierno Lô, et le président de la République, Me Wade. Le coup a été éventé par Madiambal Diagne, sur le dos de qui, M. Lô a encaissé la somme de 200 millions de francs Cfa des mains de Me Wade pour «pacifier la ligne éditoriale» du Quotidien. L’arnaque tombe à l’eau quand la rédaction du journal décide de communiquer sur cette affaire. Cela, malgré l’insistance de Me Wade demandant l’omerta sur cette affaire. Le Quotidien qui n’a jamais rien demandé à personne et qui ne compte sur personne pour continuer sa marche reste, plus que jamais, attaché à ce principe immuable. «Nous n’avons rien demandé à Me Wade et nous n’avons rien reçu de sa part», ainsi se résumait la position du journal.
A ce moment, Thierno Lô avait envahi les ondes en soutenant mordicus : «Madiambal ne m’a jamais demandé de l’argent et le Président ne m’a jamais remis de l’argent pour lui.» La sortie de Me Wade, avant-hier, devant le collectif (?) des journalistes suivant sa caravane, lève un autre coin du voile sur cette affaire. Après que son mandataire, Thierno Lô, a nié l’existence de toute transaction financière, présentant Madiambal Diagne comme un affabulateur, Me Wade passe aux aveux en affirmant avoir décaissé 50 millions Cfa, selon le journal Le Matin, dans son édition du lundi 19 février 2007. Une somme remise à Thierno Lô et destinée à l’ancien directeur de publication du journal. Qui croire ? Wade ou Thierno Lô ? En tout cas, l’opinion aura à constater la tortuosité entre les deux affirmations. Au gré sûrement des intérêts du moment.
Le Quotidien reste toujours sur sa position : «N’avoir jamais demandé, ni reçu de l’argent de personne.»
Cependant, cette nouveauté dans l’information fait ressortir de manière flagrante la tentative de corruption, avec un corrupteur bien identifié : Me Abdoulaye Wade.
Outre ce constat, la presse a fait part des menaces que le Président Wade a proférées à l’endroit du journal Le Quotidien par le canal de l’Administrateur Général du Groupe Avenir Communication, Madiambal Diagne. «Le moment venu, nous allons lui régler ses comptes. D’ailleurs, cette affaire Madiambal, je vais m’en occuper après les élections», jure-t-il dans les colonnes du Matin. Des menaces que le Groupe Avenir Communication prend très au sérieux, ce d’autant plus qu’elles viennent de la plus haute autorité du pays, jusqu’à la preuve du contraire. Ainsi, prenons-nous l’opinion nationale et internationale à témoin devant cette projection de Me Wade. En attendant ce moment venir.
Par ailleurs, la livraison du journal Express New, faisant état de la volonté de Madiambal Diagne d’avoir une radio «pour saboter les résultats de la présidentielle en cas de victoire de Wade», relève de l’imaginaire. La demande de fréquence pour la radio du Groupe Avenir Communication, éditeur du Quotidien, est antérieure à cette période. C’est à la date de 28 août 2004 qu’une demande de fréquence avait été envoyée à Mamadou Diop Decroix, alors ministre de la Communication. Cette correspondance est restée sans suite. Et au mois de janvier dernier, la même lettre est jointe à celle de rappel que nous avons envoyée à Bacar Dia, actuel ministre de l’Information.
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