Le président Abdoulaye Wade mesure-t-il l’ampleur des délestages intempestifs auxquels font face les Sénégalais depuis plusieurs jours maintenant ? La question mérite d’être posée. Surtout après la rencontre d’hier entre le chef de l’Etat et les patrons des organes de presse. En effet, interpellé sur les coupures d’électricité, en marge de la rencontre de l’Association des pays non producteurs de pétrole, Abdoulaye Wade a renvoyé les journalistes à son ministre de l’Energie Me Madické Niang.
« C’est une question à laquelle doit répondre le ministre de l’énergie, le palais a toujours de l’électricité, c’est peut-être une stratégie de la Senelec », a indiqué le président de la République. Prenant la parole, le ministre Madické Niang reconnaît la réalité des coupures de courant, mais c’est pour annoncer qu’un bateau de 30.000 tonnes de fuel est attendu pour approvisionner la Senelec en combustible. « D’ailleurs, à partir du 05 août prochain, la Senelec aura ses propres bateaux qui vont la ravitailler et elle pourra acheter directement son combustible sur le marché international », a rassuré le ministre de l’énergie et des mines.
Mais, le président de la République a très vite mis un bémol sur cette heureuse nouvelle. Wade souligne, en effet, que « le prix de l’électricité au Sénégal pourrait augmenter si le cours sur le marché mondial continue de flamber ». Revenant sur l’objet de la rencontre de l’Association des pays non producteurs de pétrole, le chef de l’Etat a dénoncé le monopole et « la dictature » des prix sur le plan international. « Le prix du baril brut aujourd’hui se négocie à 76 dollars, nous supportons lourdement cette conjoncture internationale, des experts disent que le prix du baril pourrait au cours de cette année 2006 atteindre les 200 dollars, aucun pays non producteur ne peut le supporter », a expliqué Me Abdoulaye Wade qui souligne que si le cours du baril continue de flamber, devant l’impossible, son gouvernement devra procéder à une hausse du prix de l’électricité. D’aucuns soutiennent, d’ailleurs, que cette augmentation pourrait atteindre les 20% pour les ménages. « Les sénégalais sont des gens raisonnables, en ce moment, on viendra leur expliquer ce qu’on peut faire ou pas », soutient Abdoulaye Wade. Pour éviter ces situations dues aux flambées continues du prix du pétrole, le président sénégalais fait un plaidoyer appuyé pour une Afrique qui se met au biocarburant. « Je pense que l’Afrique pourrait avec cette énergie propre exporter vers le reste du monde. La chance de l’Afrique se trouve dans le biocarburant », se convainc Abdoulaye Wade. Mieux, le président Wade souligne que des industriels indiens et espagnols sont prêts à venir travailler au Sénégal et produire du biocarburant. « Ils m’ont réclamé des hectares de terre, mais je suis en discussion avec eux, je ne veux pas que les paysans sénégalais deviennent des ouvriers agricoles, mais des partenaires, c’est la véritable lutte contre la pauvreté », dit-il, prenant exemple sur le Brésil où les petits producteurs travaillent dans le biocarburant et « captent » réellement les effets de leur production.
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:37 PM)Participer à la Discussion