Affaire Worldspace : Les amalgames de Sud

La direction de Sud, dans une mise au point parue dans les livraisons d'hier de Sud Quotidien et du Populaire, a livré des informations qui nécessitent, de notre part, un éclairage. Le seul souci étant et demeurant la bonne information du public. D'abord, Sud a essayé de faire appel à l'histoire du lancement du satellite. Ce qui n'était point l'objet de notre sortie rappelée en référence. Mais puisque Sud nous y invite, nous répondons, volontiers.

Pour, simplement, rappeler que tout a démarré avec Mactar Sylla, ancien directeur général de la Rts et responsable Afrique de WorldSpace au moment des faits. Mactar Sylla est venu au Sénégal avec trois contrats : le premier pour Wal Fadjri, le second pour Sud et le troisième pour 7 Fm. Les trois radios ont démarré, simultanément, sur le satellite. Il a fallu plus d'un an pour que WorldSpace, avec l'arrivée de Badara Faye, réclame à ces radios le paiement à la Sonatel de la liaison montante sur satellite évalué à 1,5 million de francs Cfa et non 200 millions comme écrit par Sud. Et c'est ce million et demi réclamé à Sud qui l'amènera à se retirer de WorldSpace.

C'est beaucoup plus tard, en 2003, que le même Badara Faye est revenu à la charge pour réclamer 100 000 dollars Us (environ 55 millions de francs Cfa) auxquels il faut ajouter des publicités à la radio et dans le quotidien du groupe Wal Fadjri qu'il peut utiliser comme bon lui semble. Ce que nous avions refusé. Parce que, pour nous, les aspects commerciaux sont dissociables des contrats qui nous lient à nos partenaires. Ce qui a amené WorldSpace à réclamer 200 000 dollars Us (environ 110 millions de francs Cfa) en plus de la prise en charge de la liaison montante avec la Sonatel. Le total fait 128 millions de francs Cfa. C'est avec la chute du dollar et la montée de l'euro, qu'il a exigé le réglement en euro. Ce qui portera le montant à 131 millions auxquels il faut ajouter 18 millions. La somme totale donne 149 millions Cfa.

Ces deux cents millions évoqués par Sud sont, donc, loin de recouper la réalité. Quant aux plus de 200 millions dont nous avions parlé, en son temps et pour lesquels Sud et Rfm ont joué le rôle de receleurs, ils représentent le montant de ce que nous avions payé pour le contrat 2004-2005 et dans lequel, en plus des 149 millions qui nous ont été exigés, nous devions supporter 100 000 autres euros. Ce qui fait 65 700 000 francs Cfa plus les autres frais de justice. C'est ce qui nous amène à parler de 250 millions au lieu de 200 millions.

En outre, le canal 812 pour lequel nous avons payé cet argent pour la période 2004-2005 a été utilisé successivement par Rfm d'abord et par Sud ensuite. D'ailleurs, au cours d'une discussion privée lors des obsèques de Mgr Thiandoum, Babacar Touré avait fustigé l'utilisation du canal 812 par la Rfm parce qu'il estimait que c'était déloyal. C'est cette vérité qu'Oumar Diouf Fall a refusé de reconnaître dans un article de L'Observateur signé de Serigne Saliou Samb Cela, à un moment où WorldSpace préparait son plan judiciaire et avait besoin, pour ce faire, d'un appui médiatique. Nous avons bien perçu ce complot que nous pouvons étayer avec des documents que nous mettrons, le moment venu, à la disposition du public.

Ce n'est donc ni une opération commerciale encore moins un coût exorbitant qui nous dictent cette conduite. Parce que ce que nous payons à WorldSpace, nous continuons à le payer à un autre globe satellitaire qui emmène notre signal partout dans le monde.

Quant à vouloir expliquer notre soutien à Sud, lors de l'épreuve du 17 octobre 2005, comme un moyen de récupération, nous regrettons de ne pouvoir entrer dans ce débat. Notre position dans l'affaire Madiambal Diagne était une position de principe. Nous nous étions refusés de confondre notre combat avec celui du politique en changeant un calendrier qui était déjà établi, pour des motifs purement politiciens. Nous l'avions, clairement, expliqué à l'époque.

Depuis 23 ans que le groupe Wal Fadjri existe, il n'a jamais eu à tergiverser. Qu'il s'agisse de son président directeur général ou d'un quelconque responsable. Il s'agit là d'une constance dans la démarche de ce groupe vingt-trois ans durant, quelles que soient par ailleurs les contraintes du moment. A Wal Fadjri, on n'évolue pas comme une girouette, à la faveur des intérêts du moment. C'est pourquoi il n'est pas de ces groupes de presse qui ont l'habitude de flirter avec les autorités politiques. Ce n'est pas après 23 ans que Wal Fadjri, qui est devenu une entreprise de presse avec une situation fiscale en règle au point qu'il a un quitus fiscal en bonne et due forme, un audit effectué par un cabinet connu de la place, après avoir fait tous nos investissements (3 quotidiens, 8 stations-radios, 2 stations-relais, 2 satellites et une imprimerie)..., ce n'est pas après tout cela que nous allons tergiverser, encore moins louvoyer. Nous n'avons jamais quémandé quoi que ce soit. Ni dans le passé. Ni dans le présent. Ce n'est pas dans l'avenir que nous allons changer une habitude qui est devenue, pour nous, une seconde nature.

LA DIRECTION