Situé à un km de Ndiaganiaw, Thianden Nder a inhumé ses hier morts. Dès la matinée, les habitants du village avaient creusé des tombes pour accueillir ses enfants partis à Dakar pour chercher du travail. Le sort en a décidé ainsi et ils sont revenus chez eux à bord de corbillards. Les habitants ne pouvaient pas retenir leurs larmes. Des cris de détresse fusaient de partout. Chacun pleurait son mort, en déclamant son nom.
C’est au alentour de 17H 30mn que le cortège est arrivé directement dans le cimetière accompagné d’une forte délégation conduite par Mamadou Diouf, le Président de la Communauté rurale de Ndiaganiaw et dans laquelle, il y avait des responsables politiques de Mbour, comme Khadim Tabet et Diégane Sène. Le Président de l’Assemblée nationale était représenté par son chef de cabinet. Cependant, le gouvernement du Sénégal n’était pas représenté, du moins du côté ministériel. Dans le cimetière, de petits groupes se s’étaient formés pour enterrer une parente. La première à être mise sous terre s’appelle Ndèye Sène suivie de son bébé âgé d’au moins un an. Il s’en est suivi l’enterrement d’un autre bébé âgé de 3 mois, de Ngoussane Sène, d’Ami Faye et de Ndokha Ngingue, une élève de Cm2 âgé de 15 ans partie à Dakar pour chercher du travail. Pour ce qui est des autres victimes : Djika Faye a été enterrée à Mbafaye, Madane Diouf à Ngoultoune. Ces deux dernières étaient prêtes à se marier et avaient reçu chacune sa dot. A notre arrivée vers 17 h, parents et alliés affichaient une mine triste et étaient assis sous des tentes de fortune avec une pluie qui battait son plein. Selon Amédine, un habitant du village, «depuis que nous avons appris la nouvelle, les gens viennent de partout et ensemble nous avons veillé toute la nuit en pleurant de chaudes larmes». Très amer, il lance : «le village de Thianden Nder est dépeuplé à cause de la pauvreté. Et même les femmes vont dans les villes pour chercher du travail afin de nourrir leurs familles qui sont restées au village». Aujourd’hui, dit-il, «cela a atteint une grande ampleur car on constate que dans une famille, tous les membres ont déserté le village». L’autre parent qui travaille à Dakar souligne : «autrefois, en venant dans la capitale, elle était hébergée par des parents, mais maintenant elle préfère prendre la liberté en allant habiter ailleurs ».
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