Le Président de la République du Sénégal a sauté sur l’occasion d’une question qui lui est posée par un journaliste mauritanien pour donner sa leçon de journalisme à la presse nationale. C’était hier au Méridien Président à l’occasion d’une conférence qu’il animait après la fin des travaux de la 1a 11e session de l’Oci. Il a dit n’avoir rien contre la presse nationale, mais, il a tenu à rappeler que la liberté d’expression n’est pas la liberté de dire n’importe quoi.
Dans cette perspective de régler son compte à cette presse qu’il considère avoir dénigré l’organisation du sommet au moment où, à son avis, la presse étrangère en a salué la réussite, il faut reconnaître tout simplement que le Président Wade a fait profité de la perche qui lui a été tendue par le confrère mauritanien, pour déballer contre sa « presse ». Maître Wade a fait un réquisitoire très sévère en partant de ses rapports avec la presse nationale en soulevant le problème du niveau de formation des journalistes oubliant même de répondre à la question qui lui avait été posée.
Selon lui, le journaliste sorti du niveau du primaire qui a la prérogative d’écrire peut dire les choses telles qu’elles ne sont pas. « Quand on invente des choses avec de grands titres pour gagner de l’argent, je dis que ce n’est pas responsable », a-t-il déclaré. Et de proposer que nous devons avoir des attitudes responsables vis-à-vis du développement. Encore poursuit-il « J’ai pu accéder au pouvoir grâce à la presse, ma presse d’abord. Depuis que je suis au pouvoir, il y a des problèmes. Je suis un partisan de la liberté de la presse. Mais, on ne peut pas laisser la presse détruire des familles. Au Sénégal c’est particulier, la presse peut écrire ce qu’elle veut, l’opinion voit la réalité et ça passe, cela n’a aucun impact ».
Selon le Président Wade, comme en football, « La démocratie suppose le respect des règles » qu’il faut respecter. Et de faire la proposition suivante aux hommes des médias : « Les associations de journalistes aussi bien régionales que sous régionales doivent se retrouver et discuter pour régler certains problèmes. Il faut des journalistes éduqués, formés C’est une question de niveau. Chez nous, il y a des journalistes qui sortent des classes du primaire et qui commencent à écrire. Pour être célèbre, il faut s’attaquer à une personnalité célèbre. Il y a des télévisons qui disent que le sommet est un échec. Alors que c’est faux ».
Toutefois, il a avoué que la presse fait partie de ses priorités. « La presse et l’information constituent l’une de mes priorités fondamentales. Quand je veux appeler certains Etats, j’ai des difficultés pour parler au téléphone, il faut régler ces difficultés. La presse écrite comme la presse parlée sont une dimension du développement. Il faudrait une sorte de modus vivendi entre la presse et le gouvernement », a déclaré le Président qui s’est félicité d’avoir été l’un des premiers à avoir crée un journal quand il était dans l’opposition.
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