XIBAR.NET (Dakar, 02 Avril 2010) - La communication est l’un des soucis qui tiennent à cœur le pouvoir libéral. Le président Wade a déployé tous les moyens pour la réussir. Mais, leurs messages passent de moins en moins. Après dix ans, le régime a reconnu son échec, comme l’a confessé le Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, à l’occasion d’un conseil interministériel consacré à la « communication gouvernementale ». Et, tout indique que les solutions préconisées seront sans effet.
À l’occasion de leur réflexion sur la communication gouvernementale, le ministre chargé de la question, Moustapha Guirassy a préconisé la création d’une agence à ce sujet. Pourtant, comme le lui a fait remarquer le Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, c’est lui le ministre nommé à cet effet qui doit s’occuper de cette question. Guirassy a avoué son échec, que le chef du gouvernement a constaté, dix ans après l’arrivée au pouvoir des libéraux.
Pourtant, ils auront tout tenté. Dès la survenue du régime de l’alternance, le président Wade nommera son Conseiller en communication, Chérif El Walide Sèye. Mais, malgré la compétence et la bonne volonté de celui-ci, Me Wade n’écoutera pas ses avis. C’est lui qui donne les ordres. Il s’y ajoute qu’il va d’emblée délaisser le monde rural, qui sera frappé par une famine, en conséquence. La presse en fera ses choux gras. Ce qui emportera M. Sèye.
Wade a sa task force à la présidence. Mais de ces journalistes, pour lesquels on a, même loué un bâtiment sur la Vdn, on entend que le nom de Yaya Sakho. Hassane Bâ pilotait cette structure, avant de « fuir », suite à l’humiliation de son mentor Karim Wade, fils du président et patron de la génération du concret. Il sera accusé de mauvaise gestion et de népotisme. Le président Wade encouragera son entourage à être derrière des organes de presse, pour lui. Alioune Diop mettra sur pied Le Messager, qui en dépit de ses moyens, fait partie des journaux à plus faible tirage. C’est le cas de l’Express créé par Farba Senghor. Celle montée par le président du Sénat, Pape Diop, Océan Fm, bat toujours de l’aile. Le quotidien L’Actuel, qu’il avait racheté, est mort de sa bonne mort. C’est également le sort de « Il est Midi », que dirigeait Ndiogou Wack Seck.
Les organes du régime étouffent dans l’espace médiatique et ne sont pas courus par les Sénégalais, du fait de leur contenu. Ceux-ci veulent des informations fondées et diversifiées. Eux se plaisent à faire l’apologie du président Wade et à taire les problèmes des Sénégalais. Les médias de l’espace présidentiel n’ont pas répondu aux attentes, tout comme sa cellule de communication. La communication gouvernementale est si désarticulée, que le Premier ministre avait fait remarquer à l’ancien ministre Farba Senghor, qu’il n’est plus dans gouvernement et ne peut donc parler à son nom. Ce qu’il avait fait au sujet du conflit qui perdure en Casamance. Une remarque que la Première dame a commencé à rectifier, en faisant nommer Farba Senghor ministre d’État, auprès du président.
Maintenant, c’est le ministre de la Communication qui avoue leurs carences. Pourtant le président Wade ne se prive pas de puiser dans l’argent du contribuable sénégalais : récemment il s’est même permis de nommer un ministre conseiller chargé de sa communication et des affaires religieuses, Bamba Ndiaye. Son discours ne passe pas et risque de rester en l’état, parce que très éloigné des préoccupations des populations. Ses crimes financiers et ceux de sa famille et leurs proches ont fini de révulser les Sénégalais., tout comme leurs extravagances.
Hélas, la bonne communication n’est pas pour demain, parce que l’habitude est une seconde nature, et les mêmes causes produisent les mêmes effets. Pour les professionnels qui gravitent autour du palais, c’est Abdoulaye Wade qui est le problème de la communication gouvernementale, parce que n’écoutant personne et doublant ceux qu’il a responsabilisés. « Diviser pour mieux régner » est sa méthode.
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