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Conflit avec Youssou Ndour : Pourquoi le président Wade évite de citer nommément Vincent Bolloré

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Conflit avec Youssou Ndour : Pourquoi le président Wade évite de citer nommément Vincent Bolloré

Soutenant qu’il détient des « preuves », qu’il n’exhibe toujours pas, attestant que la télévision du musicien Youssou Ndour est financée depuis l’extérieur, le président Wade se garde, également, de nommer celui que tous reconnaissent derrière son dessin. Et, pour cause !


« Il y a un entrepreneur qui a perdu des marchés au Sénégal et qui veut se mettre derrière Youssou Ndour pour installer une télévision, afin de combattre le pouvoir ». Les propos sont du président Wade. C’était à l’occasion de la fête du 1er mai de samedi dernier. Le chef de l’État en est ainsi réduit à ne pas nommer celui qu’il accuse ; quand bien même que le commun des mortels sait qu’il fait allusion au Français Vincent Bolloré, dont la multinationale a été évincé par le fils du président Wade, Karim, de l’enceinte du Port autonome de Dakar, au profit de Dubaï Port world. Il prétextait refuser le signal de la TFM, en agitant des « financements étrangers » mais se garde de nommer l’industriel français, parce que sachant ses accusations très graves. Il sait qu’il aurait du mal à les fonder, parce que M. Bolloré a écrit « sur l’honneur » n’être mêlé en rien à la télévision que projette le très célèbre « roi du mbalax ».

Le président Wade se garde de citer Vincent Bolloré, parce que sachant les solides liens d’amitié qui existent entre celui-ci et le président français, qui, après son élection, s’était retiré dans une propriété de M. Bolloré. Attaquer celui-ci, c’est avoir sur le dos Nicolas Sarkozy. Or, par ces temps qui courent, le président Wade est obligé de mettre des gants de velours pour ce qui s’agit des Etats-Unis et de la France. Ces deux pays sont contre sa volonté de briguer un troisième mandat à la tête du Sénégal à 86 ans et celle de se faire succéder par son fils ; sans compter ses accointances avec l’Iran et la Corée du Nord, ses scandales et le train de vie de sa famille. Il s’y ajoute que les Français ruminent difficilement l’effet d’annonce qu’il a cherché, en tentant de s’approprier leur décision de revenir sur les accords militaires signés avec des pays africains, dont le Sénégal.

Depuis, le président Wade multiplie ses opérations de charme pour faire revenir l’Élysée à de meilleurs sentiments. Il y avait envoyé son fils au lendemain de sa retentissante déclaration du 3 avril sur la question. Le président Sarkozy refusera de le recevoir. Depuis, il déploie un intense lobbying, pour décrisper les autorités françaises, quitte à couper la poire en deux. Ceci, suite à la sortie du « Monsieur Afrique de l’Elysée », qui a pourfendu sa candidature à la prochaine élection présidentielle et sa volonté, inavouée, de se faire succéder par son fils.

Si le président Wade évite de citer le nom de Bolloré comme manipulateur de Youssou Ndour, « afin de combattre (son) régime », pour ne pas subir le courroux de la France, les Sénégalais s’attendent qu’il étale sur la place publique les « preuves » qu’il dit détenir contre Youssou Ndour. C’est le minimum pour un président que d’édifier ceux qu’il dirige, d’autant que la transparence l’y contraint et qu’il ne manque pas de supports médiatiques pour le faire. Il s’y ajoute qu’en refusant le signal à la Tfm, c’est une centaine de jeunes qu’il prive d’emplois, dans un pays qui n’en voit plus ; sans oublier que c’est plus d’un milliard qui a été investi pour la diffusion de la lucarne de La Médina. Il ne serait pas, en conséquence, étonnant de voir le groupe Futurs médias ester en justice contre le président Wade pour accusations graves ; d’autant que son gérant, Me Mamadou Diop, a fait envoyer tous les documents et pièces relatifs à l’acquisition du matériel de la déjà très célèbre Tfm.

Pourvu que le président Wade ne serve pas aux Sénégalais le verdict qu’il avait fini par prononcer contre son ancien Premier ministre Idrissa Seck : après avoir dit qu’il avait par devers lui les noms des banques étrangères et même les numéros de comptes où celui-ci avait caché les milliards volés, il reviendra, sans gêne ni excuses, déclarer qu’il a été « induit en erreur ». Trop facile, pourrait-on commenter, pour un président, que beaucoup jugent capable de « fabriquer » des histoires, quand il est fâché contre quelqu’un.



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