L’hôpital Aristide Le Dantec est malade. C’est du moins ce qu’ont déclaré hier mardi les médecins qui exercent en Pharmacie, Urologie, Cancérologie, Médecine interne. Ils ont fait cette déclaration en leur qualité de membres de la Commission médicale de l’établissement (Cme). Avec un statut de CHU Centre Hospitalier Universitaire, cette structure a une vocation de former des médecins du Sénégal et d’ailleurs et d’assurer des soins de qualité aux malades Mais à en croire le Dr Macoumba Gaye du service de Cancérologie, l’hôpital traverse des difficultés d’ordre matérielles et financières. « Nous traversons une crise profonde marquée par un déficit en matériel de tous ordres, en plus de la vétuste des outils de travail en place. »
Selon lui, la pharmacie qui est le service central de l’hôpital n’est plus approvisionnée correctement du fait de la dette de 1,6 milliards de FCFA contractée par la structure. » .À l’en croire, le seul budget dont dispose l’hôpital provient des recettes réalisées par la structure grâce au paiement de la prise en charge médicale des malades. C’est compte non tenu de la somme de 1,200 milliards de FCFA de la subvention que l’Etat alloue chaque année à la structure et qui est d’ailleurs jugé insuffisant.
À ces problèmes s‘ajoute, selon lui, le cas des 491 agents sans qualification qui ont été recrutés par l’Etat en 2002 pour le compte de l’hôpital. D’après ces mêmes médecins, lors des assises de l’hôpital organisées en 2005 par le ministère de la santé en présence des associations consuméristes, du personnel de l’hôpital, tous les problèmes que traverse l’hôpital avaient été listés dont la question du budget annuel de 4,200 milliards de francs. À les en croire depuis ces assises de 2005, l’Etat continue de faire des promesses qu’il n’a jamais tenues « Au sortir de ces assises nous avions fait un rapport sur toutes les questions qui avaient fait l’objet d’accord et que nous avions soumis à l’autorité supérieure (ministre de la santé) mais jusqu’à présent on attend. »
Face à cette situation de manque de moyens et de manque d’assistance de l’Etat, les blouses blanches estiment que certains services de l’hôpital ne fonctionnent plus et l’exemple le plus patent reste la fermeture de la maternité il y a de cela deux ans, et c’est ce qui a occasionné quelques difficultés aussi bien avec des médecins, des malades et des étudiants. Face à cette situation, un peu plus difficile, les médecins décident de ne pas encadrer les étudiants pendant trois jours pour montrer aux autorités que l’hôpital a aussi une vocation de former et d’encadrer des stagiaires.
C’est pour cette raison d’ailleurs qu’ils ont lancé un appel à l’Etat pour qu’il mette en place un budget de fonctionnement conséquent dans lequel il devra prévoir une ligne spéciale pour faire face aux besoins de formation et d’encadrement des stagiaires. Ils ont également demandé à l’Etat, dans sa politique de recrutement de personnel, de tenir compte de la forte demande à laquelle fait face la structure qui a un statut de CHU.
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