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EDITORIAL - Les raisons d’un combat

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EDITORIAL - Les raisons d’un combat
Plus d’un mois après l’agression policière contre nos confrères Boubacar Kambel Dieng et Karamokho Thioune, la raison du combat de la presse sénégalaise n’a pas varié d’un iota. Elle ne souffre d’aucune confusion. Elle est claire, nette et précise. Houspillés, maltraités, bastonnés, humiliés, nous réclamons justice dans un pays qui a choisi la République et la démocratie. Face à cette exigence citoyenne, des accusations : « Le journaliste a frappé le policier ». « Ils (entendez les policiers) sont intervenus parce que le journaliste voulait agresser les joueurs… » Autorités et courtisans en sont-ils résolus à user d’escobarderie, ce discours fait de mensonges et de duplicité destiné à tromper le peuple ? Qui croire, dans le camp de ces contempteurs qui ont du mal à harmoniser leurs déclarations ? Quand des autorités, en responsabilité d’Etat, offrent une telle image, on mesure à quel point la tentative de décrédibilisation des journalistes est vaine.

Dans ce contexte de délitement, d’inversion des valeurs, cette posture de l’Autorité confirme l’affadissement de la puissance publique. Le temps de l’alternance devait être vécu comme celui du renforcement des libertés, du renforcement de la citoyenneté. Huit ans après, le changement de régime a installé dans notre pays et de manière insidieuse, le règne de l’impunité érigée en système de gouvernance. L’éthique en prend un coup pendant que la société y perd ses repères.

Le comportement de certains membres des forces de l’ordre, illustre ce recul. La répression va crescendo. Après les matraques électriques au stade Léopold Sédar Senghor, l’agression de Chicago, les populations sont la cible de balles réelles à Marsassoum. Et demain … Ceux qui rêvaient de liberté doivent ils composer aujourd’hui avec l’exclusion et la violence ? La violence comporte en tous les cas une charge d’autodestruction dans laquelle s’abolissent les nations surtout celles qui comme les nôtres sont en construction. Si rien n’est entrepris pour conforter l’Etat de droit autrement que par les proclamations, le pays risque de basculer dans l’aventure. C’est tout le sens des revendications citoyennes. Les fanfaronnades des centurions d’un régime qui parle en démocrate mais qui agit en dictateur n’y font rien.

Pas plus que les agissements du Chargé de la propagande du parti au pouvoir, sans doute en service commandé, soutenu par des alliés en mal de crédibilité, ne marquent qu’une ignorance des règles élémentaires en République. Donneurs de leçons en matière de journalisme et de communication, et comme tous ceux qui, à force de parler des autres, finissent par s’oublier, l’élément hors du commun et consorts se sont perdus en route. Pour leur énième sortie contre la presse, ceux qui ont toujours du mal à porter les habits de plénipotentiaires de la République inspirent plutôt la commisération. Il faut se défaire de ces parvenus. C’est là, une œuvre de salubrité publique !

Les hommes et les femmes de la presse sénégalaise ne sauraient cependant se laisser distraire ne serait-ce qu’un seul instant, par les thuriféraires qui en majorité avaient, comme savent le faire les rats, quitté le navire, au lendemain du 19 mars 2000. Ils ne peuvent même plus amuser les galeries… Lafayette. Le Comité pour la défense et la protection des journalistes, expression de toutes les sensibilités internes à la corporation et mis sur pied sur initiative du SYNPICS, continue, à réclamer justice pour qu’en République, des hommes, fussent-ils en tenue, ne puissent impunément violenter des citoyens, tabasser des journalistes dans l’exercice de leur métier. Quelques soient leurs vaines tentatives d’intoxication de l’opinion, ce que le Comité ne peut accepter, est que les actes de barbaries perpétrées par les éléments des forces de l’ordre bien identifiés soit légitimés par le pouvoir exécutif au plus haut sommet dans un Etat de droit. Réclamer justice n’est pas faire pression sur la justice. A ce niveau, il n’y a rien à négocier, il y a seulement à appliquer la loi.

Fait à Dakar, le 30 juillet 2008

Le Comité pour la Défense et la protection des journalistes



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