A partir de ce lundi 6 juillet, aucune facture d’électricité ne devra être payée par les populations de Guédiawaye. C’est le mot d’ordre décrété samedi dernier par le Collectif des résidents de cette localité qui a fait face à la presse. Une rencontre qui a enregistré la présence d'une foule nombreuse, mais aussi de représentants d'Ong, de la société civile et une forte délégation de la communauté chrétienne de Guédiawaye. Selon le porte-parole du Collectif, Imam Youssoupha Sarr, explique cette décision : «Nous n'accepterons plus d'honorer des factures établies sur la base d'une grille tarifaire qui tient compte d'une hausse rejetée par les populations.» Toujours selon Imam Sarr, deux commissions spéciales composées de hautes personnalités et de jeunes dynamiques, l'une chargée de la Communication et de la mobilisation dirigée par Babacar Mbaye Ngaraf, «l'autre chargée de l'élargissement de la lutte avec à sa tête Imam Sall, ont été instituées». Ce plan est, poursuit-il, «une riposte autrement plus vigoureuse au cas où la hausse serait matérialisée dans les prochaines factures».
Par ailleurs, Imam Sarr révèle qu’il «sera demandé aux responsables du Clergé et à tous les Imams d'axer leurs prêches et sermons sur le devoir de solidarité des Sénégalais nantis aux couches démunies, victimes désignées de toute hausse sur le prix de l'électricité». Le Collectif annonce, ainsi, qu’il sera partie prenante de la plate-forme revendicative et du plan d'actions national en gestation entre les organisations consuméristes, les syndicats et société civile etc. pour fédérer les différentes initiatives dans la lutte contre la hausse du prix de l'électricité et des délestages. Un appel a été lancé solennellement au chef de l'Etat pour qu'il surseoit à cette «mesure impopulaire» d'augmentation du prix de l'électricité.
La suspension du paiement des factures d’électricité ne sera levée qu’après la satisfaction des exigences posées par le Collectif. «Ces exigences non négociables», au nom de six, sont énumérées par Imam Sarr : «La suppression immédiate de la nouvelle hausse de 8%, la baisse de 5% du prix du Kw pour résorber définitivement les 17% d'augmentation du 1er Août 2008, l'élargissement de la tranche dite sociale de 50 à 250 kw, la fin des délestages, le dédommagement diligent de tous les ménages qui ont perdu un ou des appareils électroménagers à causes des coupures intempestives, la conception et la mise en œuvre d'une véritable politique énergétique.» Pour sa part, le président de l'Ascosen, Momar Ndaw, dit être en phase avec les Imams. «L'augmentation ne se justifie guère et n'est pas acceptable.» Et de fustiger l’attitude des bailleurs de fonds dont l'Etat doit refuser le diktat qu'ils lui imposent. Non sans pointer du doigt le représentant-résident du Fmi. Selon M. Ndao, «Alex Segura doit partir, car il est la source de tous les malheurs du Sénégal pour avoir été à l'origine de la politique d'application de la vérité des prix sur l'électricité».
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