Incendie à Niayes Thioker :400 m2 consumés, des centaines de millions en matériels calcinés

Hier, un incendie d'une rare violence a ravagé des concessions sises à Niayes Thioker, plus précisément celles, en baraque, jadis confusément construites à un jet de pierre de la rue Armand Angrand. En effet, le feu qui s'est déclaré aux environs de 11 heures du matin a emporté pas moins de trois maisons. Pour l'heure, la cause de l'incendie reste encore inconnue. Cependant, les gros moyens déployés par les soldats du feu n'ont pu empêcher les flammes de se propager. Résultat des courses : même si aucune perte en vie humaine n'a été signalée, pas moins de 400 m2 appartenant à un certain Mamadou Diop (rappelé à Dieu) ont été la proie des flammes. Pis, le matériel brûlé lors de cet incendie d'une rare violence est évalué à des centaines de millions de francs si l'on en croit les innombrables sinistrés recensés par les hommes du commandant Kane du Groupement des Sapeurs Pompiers.

Il était 12 heures lorsque nous débarquions hier à Niayes Thioker. Une odeur fétide rendait l'air étouffant. Une foule compacte de badauds et autres riverains envahissait les lieux. Deux femmes restées blotties, tenant sous leur bras leur progéniture, sanglotaient en silence. L'image est poignante. Un homme aux cheveux poivre et sel, chapelet à la main, réconfortait tant bien que mal les deux dames manifestement déboussolées. « Ce sont des locataires ! », lancera une autre femme, qui ne put, elle aussi, retenir ses larmes. Pendant ce temps, une pléthore de jeunes, à la fleur de l'âge mais résolus, donnaient un coup de pouce aux vaillants soldats du feu qui faisaient des pieds et des mains pour maîtriser les flammes qui continuaient à se répandre à une vitesse vertigineuse. Interpellé, à brûle pourpoint, le commandant Mamadou Kane, patron du Groupement n°1 des Sapeurs Pompiers nous apprendra qu'ils ont reçu le premier appel aux environs de 11 heures 30. « Aussitôt, nous avons dépêché les premiers secours qui sont arrivés sur les lieux cinq minutes après » ; dira-t-il, avant d'ajouter : « Nous avons jugé utile de renforcer illico presto le premier groupe, eu égard à la propagation rapide des flammes ».  En effet, pas moins de 4 fourgonnettes et une ambulance étaient stationnées sur les lieux de l'incendie. « Après d'âpres luttes, nous sommes venus à bout des flammes. Vous voyez que les dégâts ont été limités. (…) », renchérira le commandant. S'agissant des causes de l'incendie, celui qui coiffe les compagnies dakaroises des soldats du feu laissera entendre qu'elles restent, pour le moment, méconnues. « Rendons toutefois grâce à Dieu d'autant qu'il n'y a pas de pertes en vies humaines ! », intercalera le patron des Sapeurs Pompiers. S. Bâ, qui est au nombre des milliers de locataires sinistrés, dira qu'il a juste entendu une forte détonation alors qu'il prenait son petit-déjeuner chez le Maïga du coin. « A mon avis, ça doit être une explosion de gaz », explique-t-il. Un autre, à ses côtés, de saisir l'occasion pour s'insurger contre les constructions désordonnées qui font florès dans la grande métropole dakaroise. «Regardez tout autour de vous. C'est vraiment anarchique. Les gens construisent comme ils veulent. Vous ne me croirez pas si je vous dit qu'il y avait au moins 3.000 âmes qui s'entassaient dans ces trois concessions calcinées. Et dire que nous sommes en plein cœur de la capitale. Il urge de réglementer les constructions à Dakar (…) ». Venu aux nouvelles, le flegmatique Général Samba, tout nouveau patron des soldats du feu, ordonnera un recensement des sinistrés. Un moment choisi par un des locataires qui semblaient perdre la raison, de réclamer, auprès du Général, leur dû : « J'ai perdu toutes mes économies, qui avoisinent au bas mot quatre millions de francs Cfa », dira-t-il l'air égaré. Aux dernières nouvelles, une enquête a été ouverte. Affaire à suivre…