Insécurité alimentaire : le Sénégal souffre moins que ses voisins (responsable)

L’insécurité alimentaire notée dans le Sahel menace près de 135.000 personnes au Sénégal qui, toutefois, souffre moins que ses voisins, selon Nancy Lindborg, administratrice déléguée de l’USAID, chargée du bureau pour la démocratie, la gestion des conflits et l’assistance humanitaire.‘’Le Sénégal souffre moins que ses voisins du Mali, du Niger avec un nombre estimé à près de 135.000 personnes’’, a dit Mme Lindborg au cours d’un point de presse au siège de l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID). 

L’administratrice déléguée de l’USAID, chargée du bureau pour la démocratie, la gestion des conflits et l’assistance humanitaire est au Sénégal dans le cadre d’une tournée dans le Sahel. Selon elle, ‘’cette crise [la crise alimentaire] fait l’objet d’une grande attention de la part des autorités américaines qui l'ont suivie depuis quelques temps’’. Elle signale que qu’à Matam, région ‘’la plus affectée par la sécheresse’’, ‘’le problème des familles’’ n’est pas l’accès au marché, ‘’mais plutôt l’accès aux denrées’’. ‘’Donc, nous allons avoir une approche ciblée qui nous permet de toucher les personnes les plus vulnérables’’, a-t-elle indiqué. 

Elle estime que ‘’le plus important’’ est ‘’d’avoir un système d’alerte précoce et faire de sorte de planifier notre action à long terme’’. ‘’Nous comptons travailler et accompagner le gouvernement pour atteindre ces objectifs dans le domaine de l’agriculture qui est un des axes prioritaire de la politique du Sénégal’’, a-t-elle indiqué. ‘’L’insécurité alimentaire est aggravée au Mali par la crise socio- politique et les refugiés ont apporté une pression sur la population locale de la Mauritanie qui avait des ressources limitées. Nous voulons que ces ressources ne soient pas vaines, surtout, que les ressources financières se font rares’’, a-t-elle déclaré. ‘’Le premier axe de cette stratégie, c’est d’injecter beaucoup d’outils, notamment de l’argent pour renforcer les capacités des marchés pour le renforcement des ménages. La nutrition est un axe central de cette stratégie qui sera bénéfique aux enfants […]’’, a-t-elle souligné.

 L’USAID dont la stratégie ‘’repose sur un système d’alerte de 338 millions de dollars pour faire face à cette crise’’ en collaboration avec ses partenaires, est consciente de la nécessité de ‘’créer un système de résilience’’ des populations face à la crise liée à l’insécurité alimentaire. ‘’Il est certain que la sécheresse va s’intensifier dans le Sahel et également dans le monde. Notre intervention ne consiste pas à sauver les vies, mais de travailler sur le long terme et renforcer la résilience des populations pour maximiser les ressources mobilisées par les partenaires’’, a-t-elle souligné. Une enquête conjointe de l’Etat du Sénégal et du Programme alimentaire mondial (PAM), rendue publique en avril dernier, révèle que 739 251 Sénégalais vivent dans une situation d’insécurité alimentaire, dans des zones dites à risque.