Le Sénégal célèbre, chaque 20 avril, la Journée nationale du talibé. Issus de milieux défavorisés, des enfants sont condamnés à la mendicité pour survivre dans les grandes agglomérations, souvent sans attache familiale. Une misère morale qu’affective. Grâce au parrainage et à l’assistance, le daara de Malika leur offre un espace d’épanouissement et d’apprentissage. Un geste pour remédier à la mendicité.
Il est 14 h au daara de Malika. Les enfants s’amusent sous l’ombre des arbres. Un accueil chaleureux est réservé aux visiteurs. Vivant loin du cercle familial, les enfants du daara de Malika sont attachants. Le sourire est la chose la mieux partagée. Ils semblent épanouis. Avec ses maigres moyens, le daara leur assure le minimum.
« Nous mendions auprès de bonnes volontés pour assister ces enfants de la Nation. Car le futur président de la République peut être un produit de ce daara », a soutenu le vice-président du daara, Amadou Moustapha Djigo. Il semble possible d’apprendre la Parole de Dieu sans mendier. Le daara de Malika en est une parfaite illustration. Créé en 1977 et situé à 25 km au nord-est de Dakar, la mission du centre consiste à lutter contre l’exclusion sociale et l’exploitation des enfants par la mendicité. « L’association daara de Malika veut contribuer activement à l’élimination de l’exploitation des enfants de la rue au Sénégal en leur assurant une réhabilitation sociale qui passe par une réinsertion dans des systèmes éducatifs, grâce à un accès à l’éducation de base et à une formation qualifiante », a indiqué M. Djigo.
Sont admis dans ce centre des enfants de la rue et des enfants issus de familles défavorisées. Mansour Sarr est âgé de 13 ans. Il vient de Guédiawaye, un quartier de la banlieue de Dakar. Le jeune apprenant a trouvé un cadre pour acquérir le savoir. Parmi les 270 pensionnaires, 47 vivent à l’internat.
Fondé sur l’éducation intégrale dans le respect des traditions sénégalaises, l’enseignement comprend le français, l’arabe, le Coran, le wolof, les mathématiques et les sciences naturelles pour permettre aux élèves d’atteindre le niveau de l’enseignement public menant aux concours et examens officiels. L’an dernier, le daara a enregistré 60% de réussite à l’entrée en 6ème et 100% en arabe. Il s’y ajoute que des activités sportives, artistiques et ludiques sont incluses dans leur programme scolaire. Agés entre 4 et 14 ans, les enfants sont pris en charge grâce au parrainage et à l’assistance. Les tombolas, dîners-bénéfice, bazars et autres activités génératrices de revenus permettent aux responsables de faire face aux dépenses. Les dépenses mensuelles s’élèvent à 100.000 francs Cfa. L’encadrement est assuré par 23 volontaires. Avec l’appui des partenaires, le daara est doté d’un poste de santé, d’une bibliothèque, des systèmes solaire (électricité) et éolien (eau).
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