Cette journée instituée par le président Abdoulaye Wade en 2004 est célébrée cette année en quatre phases : les 23 mai, 23 juin, 23 juillet et le 23 août. Cette dernière date a est retenue pour célébrer la journée du tirailleur en souvenir de la libération de la ville de Toulon intervenue le 23 août 1944.
La journée d’hier a été marquée d’abord par un dépôt de gerbe de fleurs au monument aux morts au cimetière de Thiaroye par le chef de l’Etat où reposent les anciens combattants massacrés par l’armée coloniale le premier décembre 1944 dans la matinée. L’après midi a été marquée, entre autres, en plu du dépôt de gerbe de fleurs au monument au morts (Place du tirailleur) par la prise d’armes et le défilé des troupes. Auparavant, quatre anciens combattants sénégalais, deux Maliens, deux Ivoiriens et quatre Français ont été décorés par le Chef de l’Etat.
Cette cérémonie a été un prétexte pour Alioune Camara, directeur de l’Office nationale des anciens combattants du Sénégal pour réclamer « l’alignement des pensions des combattants à celle de leurs frères d’armes français ». Selon lui, la France a un devoir de mémoire et de reconnaissance envers les tirailleurs sénégalais en ce sens que « quand il s’agissait du combat, les tirailleurs et les troupes de la métropole étaient en parité », précise Jean Pierre Langue, général de corps d’armée, président du Conseil national pour la défense des droits des anciens combattants (France).
Pour Jean Marie Bockel, secrétaire d’Etat français aux anciens combattants, les tirailleurs véhiculent un « message universel ». Ils ont montré le chemin du sursaut et du salut à deux reprises (à travers les deux guerres) et constituent le « plus beau trait d’union entre la France et le Sénégal ». A l’en croire, la France et le Sénégal sont liés par « un pacte de sang. Les événements de Thiaroye constituent une faute tragique que le souvenir blâme. Mais cette histoire sombre ne doit pas occulter ce qu’il y a de meilleur entre les deux pays », souligne-t-il.
Le président de la république Me Abdoulaye Wade a, quant à lui, qualifié les tirailleurs de « combattants de la liberté dont le monde jouit actuellement ». C’est pourquoi il invite les historiens à mieux faire connaître la saga de ces hommes en vue de la restitution et de la réhabilitation de leurs mémoires. Selon le Chef de l’Etat, l’instauration de cette journée est une manière de montrer aux « nouvelles générations, qu’à l’heure des rendez-vous des batailles pour la liberté, l’Afrique était présente ».
Au moment où les ouvriers d’origine sénégalais en retraite perçoivent leurs pensions au même titre que les Français, le général Gérard Colliot, vice-président de l’Union nationale des combattants français s’est demandé pourquoi ne pas faire autant pour les anciens combattants si l’on sait que leur nombre ne cesse de diminuer. Pour ce qui est de l’enseignement de l’histoire du massacre de « Thiaroye 44 », Gérard Colliot soutient que le monde combattant, chaque historien a son histoire à lui. Ce qui fait que ce n’est pas facile de trouver la bonne. Mais, il s’empresse de préciser que tous cela va passer car l’histoire se chargera de remettre les choses sur le bon chemin, dans la bonne direction. « Vous savez, les faits, l’histoire sont têtus. On a beau vouloir interpréter politiquement tel ou tel acte de la vie courante ou de la guerre, au bout de quelques décades, la vérité apparaît », ajoute-t-il.
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