Dakar, 30 nov (APS) - L'Assemblée nationale a voté vendredi une proposition de loi criminalisant le trafic de drogue et portant jusqu'à 20 ans de travaux forcés les peines encourues par les personnes coupables de cette activité illicite, a constaté un journaliste de l'APS.
Le durcissement de cette loi vise à rendre conforme la législation sénégalaise avec ‘'l'environnement juridique international''.
La nouvelle législation modifie les articles 95 à 103 du Code des drogues et les complète par une disposition plafonnant à 20 ans de travaux forcés les peines à l'encontre des trafiquants de drogue.
Auparavant, la peine requise contre les trafiquants de stupéfiants était au maximum de 10 ans de travaux forcés. Cette peine est ‘'relativement faible comparativement à d'autres pays'', estime un rapport de la commission parlementaire chargée des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains.
La loi nouvellement votée ‘'vise donc essentiellement à rendre plus dissuasif notre arsenal répressif et à adapter notre législation à l'environnement juridique international'', indique le document.
Une fois promulguée par le chef de l'Etat après son adoption par le Sénat, la loi mettra un coup d'arrêt au ‘'développement fulgurant du trafic international de drogue'', espère la commission parlementaire.
Le Sénégal a mis en place depuis plusieurs années l'Office central de répression du trafic illicite de drogue (OCRTIS), structure qui dépend de la police, à la pointe du combat contre le commerce, la production et la consommation des stupéfiants.
Les services de sécurité (police, gendarmerie et douanes) ont mis la main, il y a quelques mois, sur plusieurs trafiquants et une énorme quantité de drogue en provenance d'Amérique du Sud notamment.
‘'Cette nouvelle donne n'épargne pas notre pays qui, du fait de sa position géographique, semble attirer certains (trafiquants) qui veulent transformer le Sénégal en plaque tournante de la drogue'', mentionne le rapport faisant allusion à la hausse de ce trafic.
Le député Mbaye Niang (opposition) a plaidé en faveur d'une ‘'législation strictement sévère''. Mais ‘'il ne servira à rien de voter cette loi pour ne pas l'appliquer'', a-t-il estimé.
‘'Il faut réprimer sévèrement pour dissuader les trafiquants'', a dit Ibra Niokhobaye Diouf du groupe libéral (majorité).
‘'L'Etat ne peut pas tout faire pour lutter contre ce phénomène. Cette (loi) ne sera seulement efficace que si les populations se l'approprient'', a fait savoir le député libéral Abdou Latif Guèye, auteur de la proposition de loi.
ESF/ADC
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