Le rapport annuel de Amnesty international a été officiellement publié hier. Au Sénégal, c’est la section nationale de l’organisation qui a assuré cette présentation. Et il ressort de la publication que le Sénégal est un pays où les citoyens peuvent être poursuivis pour leurs opinions.
Avec les arrestations de journalistes, d’hommes politiques, Amnesty international (AI) est arrivé à la conclusion qu’il existe des «prisonniers d’opinion» au Sénégal. Cette note figure dans le rapport 2006 de l’organisation de défense des droits de l’Homme publié hier sur l’ensemble de la planète. Sur le Sénégal, les rapporteurs font état d’«atteintes à la liberté d’expression» déclinées sous forme d’«arrestations de journalistes et d’opposants politiques victimes d’actes de harcèlement et d’intimidation visant à restreindre leur liberté d’expression».
Autre point qui a retenu l’attention d’AI sur la situation des droits de l’Homme, c’est le vote de la loi Ezzan en 2005. Cette loi sur «les infractions à caractère politiques commises dans le passé ne fait que renforcer l’impunité», en dépit des «promesses des autorités à ce sujet», juge Amnesty international. Toutefois, Me Demba Ciré Bathily relève que la situation sur le Sénégal n’est pas «exhaustive».
Une fois encore, Amnesty international n’a pas été tendre avec les pays africains où sont perpétrées encore de «graves atteintes aux droits humains y compris des meurtres, des viols et d’autres sévices sexuels». En dépit de l’entrée en vigueur de la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples relatifs aux droits des femmes, «les violences domestiques, les mutilations génitales féminines, la traite et les violences sexuelles» ont encore droit de cité, particulièrement pendant les périodes de conflits. Dans de nombreux pays, «les autorités ont continué à se montrer hostiles vis-à-vis des défenseurs de l’Homme, dont un grand nombre ont été victimes de harcèlement, d’arrestation et de mise en détentions arbitraires, mais aussi d’agressions physiques».
Malgré ce tableau peu reluisant, Amnesty fait état de quelques avancées. Il s’agit de «mesures de portée limitée prises pour lutter contre l’impunité». C’est le cas notamment en Ouganda où les autorités ont demandé à la Cour pénale internationale d’enquêter sur les crimes de guerre et autres atteintes commis durant le conflit dans le nord du pays. Au Soudan également, les Nations-Unies comptent se pencher sur les crimes contre l’humanité perpétrés au Darfour. Et comme point d’honneur à la fin de la culture de l’impunité, la prochaine comparution de Charles Taylor qui devra répondre de ses crimes commis dans la guerre en Sierra Leone.
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