Samedi 27 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Societe

MIGRATION ET DEVELOPPEMENT - Ministres d’Afrique, d’Europe et du Maghreb planchent à Rabat

Single Post
MIGRATION ET DEVELOPPEMENT - Ministres d’Afrique, d’Europe et du Maghreb planchent à Rabat

La conférence ministérielle Euro-Afrique sur la migration et le développement ouvre ses portes aujourd’hui, lundi 11 juillet à Rabat, la capitale administrative du royaume chérifien. Jusqu’à demain, mardi 12 juillet, les ministres de 60 pays du bassin méditerranéen et de l’Afrique au Sud du Sahara ainsi que du Maghreb se penchent sur le sujet. A leurs côtés, une dizaine d’organisations régionales et internationales. Tout ce beau monde tente ainsi d’apporter ensemble une stratégie qui conciliera les aspects législatif, institutionnel, sécuritaire du problème. Et surtout d’apporter réponse à son côté « humain » et de développement des pays «pourvoyeurs ».

Rabat. Envoyé spécial. Cheikh Tidiane Gadio, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères du Sénégal et son collègue de l’Intérieur, Me Ousmane Ngom ont rallié Rabat, la capitale marocaine, tôt, hier matin. Ils viennent assister à la conférence ministérielle euro-afrique sur la migration et le développement. Le Sénégal ainsi que plusieurs autres pays du Sahel sont confrontés à une poussée «extraordinaire» de leurs jeunes qui voguent vers les côtes d’Espagne. Tout comme Cheikh Tidiane Gadio et Me Ousmane Ngom, plus d’une centaine de leurs homologues représentants 57 pays du bassin méditerranéen et de l’Europe toute entière, ainsi que de l’Afrique au Sud du Sahara et du Maghreb, prennent part à la rencontre. La France et l’Espagne ont convoyé à Rabat, chacune, quatre ministres. Est-ce parce qu’elles sont en premières lignes ?

Toujours est-il que dans un contexte marqué par l’intensification des crises humanitaires provoquées par les afflux croissants d’immigrés irréguliers d’origine subsaharienne vers l’Europe, la conférence de Rabat veut aborder de toute urgence les différents aspects et les diverses phases du processus migratoire. Les convergences de vues existant, note un document d’information de la conférence, entre les pays d’origine, de transit et de destination des migrations constituent le socle de ce partenariat qui intègre à la fois la sécurité et le développement.

Sur l’ensemble de la problématique, se penchent ainsi les ministres et leurs invités des organisations régionales et internationales, parties prenantes au débat. tout ce beau monde tentera, ces deux jours, de cerner le phénomène qui, ces temps derniers, a connu une amplification aux effets déstructurant pour les pays d’accueil et de «transit» comme le Maroc. Comme il est devenu inquiétant pour les pays «émetteurs». Les ministres chercheront à construire pour leurs chefs d’Etat et de gouvernement, un document de base discuté «franchement» et validé d’accord partie pour une stratégie concertée qui conciliera les aspects législatifs, institutionnel, sécuritaire et humains de la problématique. Tout comme ils devront fournir les tracées d’une communication concertée en direction des candidats du Sud à l’immigration. Ils s’intéresseront également aux questions de développement des pays du Sud qui exigent des réponses adéquates de la part du Nord pour une solution durable de la migration anarchique qui bouscule les dispositifs sécuritaires du pays récepteurs, dérègle les frêles équilibres institutionnels et économiques des pays de transit, interpelle les pays d’origine, si elle ne les prive pas de bras nécessaires. La conférence de Rabat vise à aller au-delà des discours et jeter les bases d’une véritable coopération entre l’Europe et les pays africains, assure-t-on du côté des initiateurs. Car pour eux, cette rencontre constitue à l’heure actuelle la seule démarche d’envergure en matière migratoire à jouir également du soutien actif de l’Union européenne, notamment de la Commission européenne. La conférence de Rabat devra permettre la mobilisation des moyens nécessaires à la mise en œuvre rapide des actions décidées.

Le danger pour le Maroc

L’émigration irrégulière au Maroc, dans sa double dimension nationale et étrangère, revêt pour les autorités du royaume une dimension alarmante, lourde d’implication sur le plan politique, médiatique et sécuritaire. Selon les hôtes de la conférence ministérielle sur la migration et le développement, le phénomène s’est en effet, considérablement aggravé sous le poids de la forte implication d’organisations criminelles, s’appuyant sur des circuits rodés et des réseaux transfrontaliers structurés qui exploitent sans vergogne aussi bien les nationaux marocains, que les ressortissants des pays africains au Sud du Sahara. Selon elles, les «irréguliers» originaires des pays tiers en « transit » au Maroc en partance pour l’Europe, ont représenté plus de 63% de l’ensemble des personnes interceptées par les services de sécurité. Ce qui, néanmoins, représente une baisse par rapport à 2005 où le taux était de 73.45% (voir par ailleurs encadré ci-contre).

Les réponses marocaines

Les ministres d’Europe, d’Afrique et du Maghreb s’intéresseront certainement aux réponses marocaines. Celles-ci, selon le résumé du document officiel des autorités ayant en charge le phénomène, ont entraîné la votation par le parlement chérifien de la loi n° 02-03 sur l’entrée et le séjour des étrangers au Maroc, l’émigration et l’immigration irrégulières qui est entrée en vigueur en novembre 2003. L’objectif de cette loi, vise à unifier les textes antérieurs, à harmoniser les nouvelles dispositions avec le code pénal, à rationaliser les critères de séjour des étrangers au Maroc et surtout à codifier les infractions liées à l’émigration clandestine. A ce sujet, le trafic des migrants a été criminalisé et ses commanditaires sont désormais passibles de peines de prison allant de 10 ans à la perpétuité. La loi, assurent les Marocains, sauvegarde cependant les droits des étrangers puisque les voies de recours sont explicitement reconnues.
Sur le plan institutionnel, ils disent avoir mis en place la Direction de la migration et la surveillance des frontières et l’observatoire de la migration en tant que structures permettant de rationaliser les méthodes de travail, d’affiner les outils d’analyse et de proposer des stratégies à même de maîtriser la gestion du phénomène. Au plan sécuritaire, la réponse marocaine se veut de proximité et de prévention, à travers un travail de renseignements pour faire avorter les opérations de rabattage des candidats ainsi que les préparations des tentatives d’immigration clandestine. Selon les autorités marocaines, cette approche mobilise un déploiement d’environ 11.000 hommes dont 4.500 sont affectés à la surveillance du littoral.

 



1 Commentaires

  1. Auteur

    Allons Y Molo

    En Octobre, 2010 (18:36 PM)
    --
    Top Banner

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email