Les rues de Dakar, jadis grouillantes de monde et de voitures, étaient désertes hier, à cause du Magal de Touba. Les populations qui se bousculaient, dès le petit matin dans les rues et les voitures ou autres motos cyclistes qui polluaient l'atmosphère, se comptent sur le bout des doigts. En plein centre-ville, précisément au marché Sandaga, sur l'ex-avenue Ponty, comme sur l'avenue Lamine Guèye..., où il fallait jadis se servir des coudes pour se frayer un passage, ça sonnait presque creux. Le Magal de Touba a vidé Dakar de son monde et de ses tracasseries quotidiennes. Pas de commerçants, ni marchands ambulants encore moins de clients, toutes les boutiques ou magasins avaient baissé rideau. Seuls, quelques rares magasins, gérés généralement par des Sénégalais d'origine libano-syrienne ou des Peulhs venant de la Guinée Conakry sont ouverts à une clientèle presque introuvable. Pas d'étalages dans les rues, ni de marchants ambulants qui rendent souvent difficile la circulation des biens et des personnes. Que le Plateau pouvait être aussi calme et tranquille ?
La journée d'hier était-elle décrétée fériée ? Des justiciables rencontrés au centre-ville se le demandaient après avoir constaté que la plupart des services de l'administration étaient vidés de leur personnel. ‘Je viens d'un service de l'administration dont je préfère taire le nom, témoigne Ibrahima Ndoye rencontré sur l'avenue Léopold Sédar Senghor. Je devais y retirer un dossier très urgent. Mais je n'ai trouvé personne. Ils sont tous permissionnaires, m'a révélé le gendarme qui assure la sécurité des lieux. Et pourtant, ce sont eux qui m'ont fixé le rendez-vous, aujourd'hui’ (hier).
Notre interlocuteur, visiblement très déçu par cette absence des services compétents de l'Etat, s'est interrogé sur la préoccupation des gouvernants à développer ce pays. ‘Les gouvernants qui devaient inciter les populations à changer de comportement et d'attitude, en se pointant les premiers à leurs lieux de service, sont tous à Touba, s'ils ne prennent pas prétexte d'un pèlerinage dans cette ville sainte alors qu'ils sont bien installés chez eux ici à Dakar’.
A l'instar de ce service, la quasi totalité des ministères a fonctionné, hier, au ralenti. Au Building administratif, les interlocuteurs trouvés au poste nous ont servi le même langage : ‘Il n'y a personne’.
Le professeur Iba Der Thiam n'avait-il pas raison d'avoir demandé, il y a plus de trois ans maintenant, aux autorités compétentes de l'Etat de décréter férié le jour du Magal de Touba et, subséquemment, celui du Gamou.
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