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PENURIE DE POISSONS, CHERTE DE LA VIANDE : Les ménagères dans la tourmente

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PENURIE DE POISSONS, CHERTE DE LA VIANDE : Les ménagères dans la tourmente

Le poisson se fait de plus en plus rare sur les étals de certains marchés de Dakar. A cela s’ajoute la cherté de la viande. Les ménagères tout en manifestant leur ras-le-bol, font des pieds et des mains pour s’en procurer. Une situation qui fait que les femmes vivent un ramadan difficile

Il est 11 heures passées au marché de Yoff village. Avec la période de ramadan, le marché manque de mouvement et d’animation. A l’intérieur, le constat est clair. Le poisson, complément du régime alimentaire sénégalais, se fait de plus en plus rare sur le marché. Une seule image retient notre attention, celle des ménagères qui se faufilent à travers les vendeurs des poissons. Dans ce groupe se trouve une mère de plus de 40 ans. Avec 2500 fcfa en main, Fatou Ciss estime que cela ne va pas couvrir ses besoins. Car elle veut du poisson, des légumes, du mil et les condiments pou faire du « ngalakh », repas qu’on prend avant le jeûne.

« Mon mari est un menuisier. Nous avons cinq enfants. Avec le manque du poisson, je serai obligée d’acheter le yaboye à 200 Fcfa l’unité », se désole-t-elle. Or elle se fait de souci avec la qualité de poisson. Cependant, elle était dans ses états. Ces vas et viens expliquent, en partie, les difficultés que connaissent ces dernières à trouver du poisson. Par fois, les poissons très prisés sont rares. A cela s’ajoute le manque de gros poissons sur les étals. Seules quelques carpes et harengs appelés « yaboye » en très mauvaises qualités se vendent. « Les pêcheurs qui nous amènent des gros poissons sont tous en Espagne. Même s’il y en a, ils préfèrent vendre aux hôteliers. Depuis que le phénomène de l’émigration a pris de l’ampleur nous n’avons plus de gros poissons », confie Moussa Thiaw, vendeur de poisson.

Vers les poissons fumés et la viande

Cette situation de raréfaction oblige de plus en plus les ménages de la capitale à se tourner vers les poissons séchés, ou même vers la viande pour les ménages dont la bourse se trouve quelque peu fournie. «Nous devons préparer trois repas par jour dans ce mois de ramadan. C’est difficile », indique une dame très amère. Et notre interlocutrice de poursuivre : « la viande est très chère.  Le kilogramme de viande qui se vendait à 1200 se négocie à 1800 Fcfa ces derniers jours ». Les moins nantis prennent d’assaut les vendeurs de poissons séchés ou fumés. Mais là aussi, la situation est loin d’être reluisante. « Avec la cherté du poisson frais, je me rabats sur les séchés ou les fumés mais, c’est la même chose », se lamente Mme Astou Djémé.

Se voulant illustratif cette ménagère de plus trente ans se laisse affirme : « avant j’achètais un kilogramme de poisson fumé à 1000 Fcfa, mais, actuellement cela se vend à 1200 ou 1300 Fcfa le kilogramme ». « Imaginez ceux qui sont dans les grandes familles, comment ils vont vivre », s’interroge Mouhamed Mané, un vendeur de poissons fumés. Mouhamed est dans le métier depuis plus de 20 ans. Il témoigne : « La cherté du carburant explique par ailleurs le fait que le poisson ne soit pas aussi disponible comme il l'était ».
S'expliquant sur la carence d'espèces à valeur moyenne qui sont à la portée de la ménagère moyenne, il dit que ce type de poisson (Yaboye, Tass, Moreug, Walass) « sont saisonnières » et vivent surtout en surface. Un petit détour nous conduit dans un autre coin, au bout du marché. Cette fois-ci, une grande dame qui a certainement fait le chemin dans le secteur de l’art culinaire. Celle-ci nous dresse un tableau très sombre.«On ne peut plus mangé à notre faim. Nous avons la mer, les bœufs, les moutons mais, les poissons, la viande ne sont pas à notre portée », indique-t-elle. Par ailleurs, du côté des vendeurs des légumes, la situation est tout à fait reluisante. Le gombo, l’oseille et les aubergines  inondent le marché et se vendent à bon marché.

La carotte, l’oignon et la pomme de terre sont très sollicités mais, ne sont pas disponibles sur le marché. «En dehors de la viande et du poisson, les légumes sont vraiment abordables », lâche laconiquement une mère de famille. Notre interlocutrice, ex-employée de le Sotrac est venue elle-même faire le marché. Fama Willane nous révèle « qu’avec la crise de la grippe aviaire, les cuisses du poulet sont aussi rares. Le ravitaillement ne s’effectue pas comme avant ».



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