Au Consulat du Sénégal, si l’affluence reste assez forte, l’organisation de la délivrance des passeports biométriques n’a rien à voir avec l’ancien système. Depuis le 13 février dernier, ce sont près de 5 000 passeports qui ont été confectionnés pour les demandeurs établis en France, mais aussi en Allemagne, en Pologne et dans d’autres pays européens. Finis, les délais interminables, les files d’attente et la pagaille : les nouveaux passeports sont délivrés dans les 72 heures suivant le dépôt, parfois même deux heures après pour les cas venant d’autres pays.
Ces nouvelles dispositions sont valables pour ceux qui disposent de la carte d’identité numérique. Pour les autres, il faut constituer un dossier comportant l’ancien passeport ou l’ancienne carte d’identité, une quittance de 30,5 euros (20 000 FCFA) avec un extrait de naissance de moins de trois mois. C’est ce dernier document qui pose problème et suscite de longues explications entre les gendarmes et les citoyens. « Les gens pensent qu’avec un extrait de naissance, ils peuvent se faire établir un nouveau passeport, alors que ce n’est pas le cas. La copie du document est envoyée à la Direction de l’Automatisation des Fichiers (DAF) pour authentification et codification », explique le major de gendarmerie Ahmed Tidiane Ndiaye, chef du service des passeports du Consulat. « Il y’a des Sénégalais qui sont en France depuis des décennies. Ils n’ont plus d’attaches avec le pays et se présentent avec un extrait de naissance datant des années soixante ou soixante-dix, voire avec un passeport de la même époque. On est obligé de procéder à des vérifications et souvent on leur demande de retourner au Sénégal pour mettre à jour leur dossier », ajoute le major Ndiaye.
En moyenne, une centaine de personnes est reçue tous les jours ouvrables sur la base d’une liste d’inscription ouverte dès 9 heures. « Le Consul a assuré qu’un serveur vocal sera bientôt mis place pour permettre une prise de rendez-vous et une meilleure gestion de l’affluence », indique le major Ndiaye.
Pour ce qui est de la confection proprement dite, « cents passeports sont produits en moyenne tous les jours depuis février », affirme l’Officier de police principal (Opp) Pape Kassé qui n’hésite pas à présenter ses documents statistiques. « La production peut atteindre deux cents passeports par jour, lorsque des demandes arrivent par téléchargement de Bordeaux ou de Lyon », où résident une forte colonie sénégalaise. En plus une équipe mobile sillonne la France, à la rencontre des demandeurs qui ne peuvent pas toujours se déplacer. « Elle se trouve à Marseille en ce moment », selon l’Opp Pape Kassé.
Les immigrés quant à eux ont fait la différence entre le nouveau dispositif et l’ancien système mais aussi par rapport à la campagne d’établissement des cartes d’identité numérique. Ils se réjouissent des changements et espèrent qu’ils s’inscrivent dans la durée.
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