NETTALI.NET - S’il y a une structure qui se réjouit de la libération des 9 homosexuels arrêtés le 7 janvier dernier à Mbao, c’est bien la Rencontre Africaine des Droits de l’Homme (Raddho). Son président, Alioune Tine se félicite de la décision prise par la Cour d’appel non sans jeter des pierres dans le jardin de ceux qui sont contre la dépénalisation de l’homosexualité.
Le président de la Raddho applaudit des deux mains suite à la relaxe prononcée en faveur des homosexuels condamnés à huit ans de prison. Alioune Tine pense qu’il s’agit d’un déni de justice qui vient d’être réparé par la Cour d’appel. Le président de la Raddho regrette le fait que les condamnés n’aient même pas eu la possibilité d’avoir une défense digne de ce nom.
« L’État doit garantir le droit à l’intimité », soutient Alioune Tine qui rappelle aux autorités sénégalaises qu’« au moment où nous célébrons Durban 2, il est temps que le Sénégal lutte contre toute forme de discrimination : race, sexe, religion, mais aussi orientation sexuelle... Il faut donc immédiatement dépénaliser l’homosexualité ».
Même si l’État accéde à cette requête, les homosexuels devront faire face au phénomène de la stigmatisation. L’écrasante majorité de la société sénégalaise restant hostile aux pratiques homosexuelles considérées comme étant contraires à la morale, à la culture et aux croyances sénégalaises. C’est le cas de certaines organisations religieuses qui sont ouvertement contre la dépénalisation du délit d’homosexualité.
Alioune Tine n’est pas du tout tendre avec ces contempteurs de la décriminalisation de l’homosexualité. Son avis sur ce point est que « tout ce bruit qui accompagne l’affaire des homosexuels ne constitue qu’une vaste hypocrisie ». A en croire le patron de la Raddho, « les homosexuels qui ont une certaine classe sociale assument leur orientation sexuelle sans aucun problème, mais ce sont plutôt les pauvres qui sont victimes de la stigmatisation et de l’injustice ».
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