Car, selon lui, cinquante ans après les indépendances, il est plus que nécessaire de dresser le bilan économique de notre pays et le rôle joué par chaque régime politique. ‘Senghor qui incarnait une forme de socialisme africain n'avait pas les moyens pour définir une véritable politique économique’, trouve-t-il. Cela, du fait, selon lui, que les recettes fiscales étaient insuffisantes pour permettre de soutenir une politique économique endogène. C'est pourquoi, d'ailleurs dans cette période, il y a eu ‘un recours massif au crédit’. Et il s'agit principalement, de l'avis d'El Malick Sy, de la ‘fourchette allant de 1964 à 1970 où le taux de croissance était presque nul’.
Dans son ouvrage, il montre que le président Abdou Diouf aura été, sans doute, celui qui aura le plus subi de pressions dans l'orientation de ses mesures économiques. Son régime coincidant surtout avec la fameuse période de l'ajustement structurel. L'ère d'une ‘économie sous assistance avec une obligation d'appliquer sous peine de recevoir des sanctions du Fmi et de la Banque mondiale’. D'ailleurs, l'auteur de cet ouvrage se demande même pourquoi ces deux institutions de Bretton Woords ont fait appliquer à notre pays des mesures pareilles. Mais heureusement, selon lui, que le Plan Sakho-Loum aura réussi à préparer la dévaluation de 1994, tout en permettant le retour au niveau économique d'avant ajustement. Des efforts qui auront certainement autorisé un renflouement des recettes fiscales en 2000. Même si, avec le régime d'Abdoulaye Wade, cet inspecteur des impôts trouve que la politique des infrastructures devait être plus globale. ‘Les infrastructures, ce ne sont pas uniquement les routes, mais des écoles, la construction, etc.’, indique-t-il.
Ce spécialiste de l'impôt dénonce également dans son ouvrage, cette superposition des modèles économiques des indépendances à nos jours. ‘Le consensus de Washington est venu se confondre au socialisme africain qui, lui s'est accolé au système colonial’, fait remarquer El Hadj Malick Sy. D'où la nécessité, pour lui, de procéder à une rupture stricte avec les fondamentaux coloniaux. Ce système comportant des ‘paramètres qui empêchent purement le décollage de nos économies’. C'est ainsi que, en termes de solutions et de perspectives, l’ancien ministre propose la promotion des secteurs leaders tels que celui des télécommunications. A cela s'ajoute une volonté économique basée sur l'investissement et visant à augmenter les dépenses publiques. Celles-ci constituant, selon lui, ‘le nœud de la gouvernance’.
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