REMOUS APRÈS LE SOMMET DE L’OCI - Des stagiaires assiègent l’Anoci, des militaires déçus parlent de « génération de… l’abstrait »

L’après-sommet a débuté avec des revendications. Celles des 388 stagiaires, qui ont été formés par l’Anoci pour n’en utiliser que 87 et payés à 75 000 chacun. Mais aussi des militaires qui ont travaillé pendant plusieurs jours et qui ont entendu dire qu’ils ne seront pas payés.

Le décor de l’entrée de l’immeuble Tamaro, siège de l’Agence nationale d’organisation de la conférence islamique (Anoci) d’avant sommet a changé. Le « Fakelore » a cédé la place au folklore. L’animation a cédé la place aux revendications. Hier matin, des stagiaires habillés en blouse blanche ont envahi l’entrée de l’immeuble Tamaro rue Mouhamed 5 X Jules Ferry. C’était pour rencontrer Karim Wade. Interpellée par nos soins, l’une des stagiaires nous a confié qu’ils voulaient savoir vraiment si Karim Wade va respecter ses engagements après les « coups » qu’ils ont reçus. D’abord, ils veulent que le directeur de l’Anoci leur dise si c’est effectivement 75 000 F Cfa auxquels ils ont droit après le travail que certains ont effectué. Car ils ont été nombreux à travailler de 6 heures du matin jusqu’au-delà de minuit, sans heures. Et ils n’ont pas compris qu’après leur formation, seuls 87 sur 388 jeunes formés, ont travaillé durant le sommet. Et avec d’autres jeunes qui n’ont pas suivi la formation.

Contrairement aux stagiaires qui ont la possibilité de manifester ouvertement leur mécontentement, les militaires, eux, n’ont pas cette chance. Ce qui ne les a pas empêchés de se confier à nous pour traiter l’Anoci d’agence de «génération de l’abstrait». Parce qu’ils ne comprennent pas pourquoi on leur a dit qu’ils ne seront pas payés. Alors qu’au début, on leur avait dit que tous ceux qui auront participé au sommet seront payés. Côté sécurité comme côté transport. Les civils avec qui ils faisaient le travail ont été payés vendredi dernier. Mais pour leur cas, ils soutiennent qu’on leur a dit qu’ils sont des fonctionnaires et qu’ils ont travaillé pour leur pays. Ils n’ont pas manqué de soulever la question de leurs tenues de travail qui n’étaient pas au complet. Car ils n’ont reçu qu’une veste sans pantalon, sans ceinture et sans cravate lors de la deuxième distribution des tenues de travail.

Le Drh de l’Anoci annonce des mesures à l’endroit des protestataires

Mouhamadou Mballo, responsable de la division ressources humaines de l’Anoci, a répondu face à ces interpellations. Pour d’abord confirmer ce que les jeunes stagiaires ont dit. Il a expliqué hier dans son bureau que «87 jeunes stagiaires ont été mobilisés pendant le sommet pour les besoins de l’entretien des villas mises à la disposition des hôtes de l’Anoci. Ces jeunes ont été sélectionnés parmi les 388 en formation pour les besoins du sommet, particulièrement pour les hôtels en construction. Malheureusement, ces hôtels n’étant pas ouverts, il fallait trouver des occupations pour ces jeunes. On a sélectionné 87 jeunes pour l’entretien des villas. Ils exerçaient des fonctions de cuisiniers, de serveurs, de valets d’étage. Ils ont effectivement travaillé pendant 5 jours, ils ont eu une indemnité nette de 75 000 F Cfa. Il y a eu une société d’intérim qui était chargée de payer tous ces jeunes. Cette société a fait signer des contrats de prestation de services à ces jeunes. Mais pas de contrats de travail. L’Anoci a un contrat de prestation de services avec cette société. Les 87 jeunes ont été sélectionnés suite à un rapport à mis parcours. Les plus méritants ont été pris et récompensés. Le 19 février dernier Karim Wade les a reçus en audience et leur a réaffirmé la volonté de l’Anoci de les accompagner jusqu’à l’ouverture prochaine des hôtels. Malheureusement ce qui a désarticulé notre vision c’est que ces hôtels en construction ne sont pas ouverts au moment du sommet. Il a fallu trouver des formules pour occuper tout le monde. Et seuls 87 sur 388 ont travaillé. Nous avons l’intention de les accompagner jusqu’à l’ouverture prochaine de ses hôtels, parce qu’ils ont été formés pour les hôtels en construction. Le directeur de l’Anoci va interroger les hôteliers qui ont exprimé un besoin sur la base duquel les jeunes ont été formés. Et vont dire dans quelles conditions, ils vont mobiliser cette main d’œuvre». Et concernant les militaires, M. Mballo est formel : «ils seront payés, mais ils doivent s’approcher de leur hiérarchie.»