Les jeunes du quartier Colobane Sococim qui se sont regroupés en association, ont finalement décidé d’organiser un point de presse en lieu et place de la marche de protestation prévue ce mercredi 23 août 2006. Ce changement est dû à l’arrêté signé par la préfecture et interdisant cette manifestation.
Lorsqu’on s’engage sur la route du quartier Colobane qui mène à la Sococim, on comprend aisément le ras-le-bol des habitants de la localité. L’état de la route qui est l’un des points de revendication des membres de l’Ajcs (association des jeunes de Colobane Sococim), est en effet, inqualifiable. En lieu et place d’une étendue goudronnée ou tout au moins, pouvant permettre une bonne circulation des véhicules, c’est un magma de boue rougeâtre qui s’offre aux yeux des visiteurs. Les voitures «clando» sont le plus souvent obligées de l’éviter, empiétant ainsi sur le domaine des piétons. Et les camions de la Sococim qui stationnent tout au long de la route ne leur facilitent pas la tâche. Selon le président de l’Ajcs, c’est le va-et-vient incessant de ces camions qui a causé la dégradation de la route. Celle-ci, continue-t-il, n’avait pas été construite pour supporter ce type de véhicule. Selon le secrétaire général de l’Ajcs, l’usine de ciment, à qui revient la réparation, se contente de verser régulièrement cette latérite poussiéreuse. « En fait, c’est pour permettre à ses camions de mieux circuler. Et comme pour éviter que la population proteste, c’est la nuit que cela se fait ». En période sèche, cette poussière infecte pollue continuellement l’atmosphère et s’ajoute à celle occasionnée par l’usine elle-même. Et on n’a pas besoin d’être médecin pour comprendre que cela se répercute sur la santé des populations ». Durant l’hivernage, ils respirent mieux, ajoute-t-il, mais la situation n’en est pas pour autant meilleure. « Nous sommes comme pris en otage dans notre propre quartier. Les voitures refusent de s’aventurer sur cette route ou pour compenser les « dommages subis », doublent le tarif ». La pollution sonore causée par la centrale électrique de la Sococim qui fonctionne vingt-quatre heures sur vingt-quatre a été également pointée du doigt. Tout comme le bruit causé par les camions gros porteurs, surtout la nuit. Ce qui étonne les habitants c’est que malgré les millions versés par la Sococim sous forme d’impôts, la mairie ne pense jamais à réfectionner cette route. Durant leurs premières démarches on leur avait répondu que les infrastructures ne relevaient pas du domaine de la municipalité. Au niveau de la préfecture on leur avait signifié que État procédait par priorité. Une manière d’avouer que la réhabilitation de cette route, qui sert pourtant de voie de dégagement lorsque la nationale est bloquée par les embouteillages, doit être reléguée au second plan. La préfecture a donné comme motif d’interdiction de la marche le fait que les problèmes avaient été pris en charge et qu’ils étaient en cours de règlement. Mais les jeunes n’y croient pas. Pour eux ce n’est qu’une énième promesse, surtout à l’approche des élections. Ils comptent d’ailleurs, si rien n’est fait d’ici là, boycotter les prochaines élections.
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