Leurs énergies et leurs ressources, elles l’investissent dans le commerce de produits agricoles, forestiers et semi-ouvrés de nos terroirs, qu’elles transforment parfois et écoulent le long des corridors frontaliers de notre sous-région. Mais, ce business est plombé par nombre de maux. Parmi eux : les tracasseries, les rackets, le manque de financements etc. Ce qui leur fait perdre énormément de temps, grève sérieusement leurs bénéfices ou détériore parfois même leurs produits.
200.000 Fcfa en moyenne de faux frais
En effet, une étude, portée par l’Association des femmes de l’Afrique de l’Ouest sur financement de Profab-Bordeless Alliance renseigne que la majorité des actrices du commerce transfrontalier, c'est-à-dire 73%, estime que le nombre de postes de contrôle est «exorbitant». Pis, en termes de paiement de faux frais, c'est-à-dire les rackets et autres tracasseries, les femmes affirment perdre en moyenne 200.000F Cfa par an, renseigne l’enquête qui couvre le Sénégal, la Gambie et la Guinée.
Postes de contrôle interminables
«Par exemple, selon F. D, commerçante basée à Diaobé, elle perd en moyenne 12.000F Cfa en termes de faux frais pour se rendre au Mali (4 postes de contrôle), 9.000F Cfa en Guinée (3 postes de contrôles) et 18.000F Cfa en Sierra Léone (6 postes de contrôle). En ce qui concerne par exemple, le dédouanement des tissus, elle paye 1000F Cfa par tissu», révèle l’enquête. Mme Njie Sanneh, elle, révèle que le paiement des faux frais grève 15 à 20% de son chiffre d’affaires. Une situation insoutenable.
Des saisies de marchandises
Et ces faux frais, ne sont pas les seules injustices que vivent ces dames commerçantes au niveau des corridors frontaliers. En effet, ces femmes commerçantes, révèle l’étude, sont parfois victimes de saisies de marchandises. «Les femmes sont souvent victimes de saisie de la part des agents des Services sanitaires et des Eaux et Forêts», révèle toujours l’étude. Ce qui diminue fortement leurs bénéfices ou hausse le coût de leurs produits.
«Elles peinent à faire des bénéfices»
Khady Fall Tall, la Présidente de l’Afao s’est, elle, montrée outrée par une telle situation. «Le plus difficile à comprendre, c'est qu'on continue à avoir des barrières tarifaires et d’autres non tarifaires. Les femmes qui se déplacent à travers les corridors dans la région de la Sénégambie ou ailleurs dans la sous-région, sont interceptées pour une raison ou pour une autre. Des corps habillés sont souvent accusés d’arrêter les femmes, de les racketter. Et la résultante de tout cela, c'est qu’elles n'arrivent pas à faire des bénéfices sur la base des prêts qu'elles font dans les services de micro finance», a-t-elle regretté ce vendredi en marge de leur conclave.
Des normes de la Cedeao bafouées
Pour la plupart, ces femmes qui sont parfois analphabètes, voient des produits exemptés de toutes taxes par la Cedeao, être interceptés : «Il n’y a pas de taxes à payer quand on transporte du Guedj du Yett. Parce que la Cedeao a décidé que ce sont des produits qui ne doivent pas être soumis à une douane. Mais nous constatons malheureusement que ces femmes qui n'ont pas de moyens, sont interceptées. Vous avez 20 litres d'huile de palme on vous enlève les 2 litres. Ca grève le bénéfice commercial», se désole-t-elle, non sans reconnaitre que parfois, certaines commerçantes voyagent sans les papiers de leurs marchandises. Ce qui les rend vulnérables parfois, face aux prélèvements illégaux.
Infrastructures problématiques
En sus de ces maux, 87% de ces commerçantes enquêtées éprouvent des difficultés d'accès aux financements tandis que 79 % d’entre elles décrient l’indisponibilité de moyens financiers adéquats et un coût de crédit jugé trop élevé. A côté de cet aspect, il y a le problème des infrastructures qui plombe aussi le business. «89% des femmes consultées, dénoncent l’absence d’infrastructures adéquates répondant aux questions genre sur le long des corridors. En outre, elles considèrent que l’état des routes et le manque d’aires de stockage constituent un facteur limitant», renseignent les femmes enquêtées. Parmi elles, 74% estiment le temps perdu le long des corridors comme étant énorme.
L’Association des femmes de l’Afrique de l’Ouest espère qu’avec les problèmes exposés par l’étude, des mesures seront prises. De leur côté, elles comptent dérouler un plan d’action susceptible de servir de remède aux difficultés relayées par l’étude.
Youssouf SANE
9 Commentaires
Front National Sénégal Sunugal
En Avril, 2017 (07:26 AM)NON CETTE IDÉE DE LA PRÉFÉRENCE NATIONALE
N'EST PAS UNE IDÉE POLITIQUE OU ÉCONOMIQUE
AUSSI BÊTE QUE N'Y PARAIT A L'AUNE DE LA VIE ICI
Anonyme
En Avril, 2017 (07:32 AM)Xadim
En Avril, 2017 (08:09 AM)Chaque fois que ces dames donnent de l'argent, mettons 1.000F, c'est 1.000F qu'on vole à leur enfant et à leur famille. Le drame est que personne ne se soucie du cas de ces malheureux commerçants et commerçantes à qui on propose parfois de passer au lit avant de continuer leur route.
Que faire? Qui va enfin barrer la route à tous les gangsters habillés d'une tenue qui devrait inspirer le respect au lieu du dédain?
Anonyme
En Avril, 2017 (08:26 AM)Frontieres De La Honte
En Avril, 2017 (08:50 AM)Anonyme
En Avril, 2017 (09:06 AM)J'exhorte ces braves dames et tous ceux qui sont victimes de ces agissements à la patience et à l'endurance. Dieu Lui-même, dit être avec les endurants. En vérité, les racketteurs ne font les choses qu'à leur propre détriment. Ils sont au bas de l'échelle, sans aucune dignité. Demain, fera jour in sha Allahou talla et la promesse d'Allah n'est que vérité.
Sprotif
En Avril, 2017 (09:21 AM)1 - tous passagers devant traverser la frontière payent 1000 sans justificatif
2 - les produits locaux (huile de palme, poisson sec, mil, sorgho, etc.. ...sont taxés sans justificatif
3 - les chauffeurs payent sans justificatif 2000 francs par passage (et les gendarmes ont une feuille en main pour répertorier tous les numéros des véhicules pour s'assurer au retour du véhicule que le chauffeur s'est bien acquitté de la somme. Comble de malheur les autorités sont bien informées et ne réagissent pas. Les populations ne vivent pas bien les lois votées et mise en place par nos Gouvernants parce que les corps de défense et de sécurité ne le respectent pas. les autorités au niveau de chaque pays doivent sévir et faire respecter la loi au niveau des frontières coté Sénégalais comme Guinéen en facilitant la traversée de nos populations respective.
Anonyme
En Avril, 2017 (10:04 AM)les policiers malien sont plus corompus au monde
Anonyme
En Avril, 2017 (12:35 PM)C'est vraiment tres simple non?
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