Hugues Gnamien Dégnifo est vraiment un as de l’escroquerie. Après avoir créé un organisme fictif, il a loué des locaux à petit Mbao et a escroqué plus de 500 personnes. Le décompte provisoire du préjudice qu’il a causé fait état de plus de 130 millions qu’il a engrangés. Il est présentement en garde-à-vue dans les locaux de la police de Bel Air.
Il est ingénieux l’Ivoirien Hugues Gnamien Dégnifo. As de l’escroquerie et futé comme pas possible, il a réussi à entrer au Sénégal par voie terrestre avec pour seul papier une carte d’identité périmée. Après avoir prospecté le milieu, il a trouvé un créneau qui lui permet d’étaler ses innombrables qualités d’escroc. C’est ainsi qu’il a créé un organisme fictif dénommé «autoroute sans frontière» (Asf) qui, selon lui, est une Ong, financée par des bailleurs de fonds établis à l’étranger et qui a pour vocation d’aider les jeunes qui le désirent d’avoir un permis de conduire. C’est ainsi qu’il lance un appel d’ordre dans «Le Soleil» pour recruter 90 personnes. 20 permanents et 70 coordinateurs qui sont en fait des rabatteurs chargés de chercher des candidats pour l’obtention du permis. Les soumissionnaires étant nombreux, il a fait sa sélection et a trouvé son «personnel». C’est ainsi qu’il loue une maison à Petit Mbao avec le nom d’un de ses «employés». On ne sait comment, il se procure des machines High-tech et parvient à débaucher un informaticien de renom qui lui gère son parc informatique. À ses «employés», il dit qu’il attend un financement et que les contrats qu’il signe avec eux ne courent qu’à partir d’avril. Par conséquent, les salaires ne commencent à tomber qu’à la fin de ce mois. Mais, avant, ils doivent verser 25.000 francs chacun pour «une couverture médicale». Ces «employés» ne se le feront pas répéter. Convaincus qu’ils travaillent pour une Ong, ils déboursent sans sourciller. L’argent encaissé, Hugues Gnamien Dégnifo passe à l’étape suivant. Il contacte une agence de gardiennage pour qu’il mette à sa disposition 4 gardiens (qu’il finit par débaucher), met des procédures, coordonne son équipe, lâche ses rabatteurs sur le terrain et tient une comptabilité soutenue. Les candidats au permis de conduire ne devaient verser que 15.200 francs. Le reste c’est l’Ong qui le finance. Une aubaine. Les «pigeons» de se lancer pieds et mains liés. Pour montrer qu’il fait du sérieux, il fait contacter, par ses «employés», des auto-écoles pour signer des conventions avec eux. 28 candidats ont ainsi été sélectionnés pour une formation en conduite dans deux auto-école. Les choses marchant, il encaisse plus d’un million par jour. Il se frotte les mains et fait le boss. Croyant qu’il peut continuer sa salle besogne impunément.
La Sénégalaise de l’automobile dans le viseur de l’escroc
Le 14 avril dernier, le chef du service des permis de conduire constate, parmi les documents qui lui ont été soumis pour signature, une fiche d’inscription portant l’en-tête d’Asf. Il soupçonne automatiquement le document surtout que, dans le libellé des pièces à fournir, Hugues Gnamien Dégnifo demande 16 photos au lieu des 4 réglementaires. Il s’en ouvre au commissaire, Khary Sidibé, de la police de Bel Air qui auditionne Hugues Gnamien Dégnifo sur procès-verbal avant de le libérer. Le commissaire ne se limite pas pour autant à cela. Elle met le bureau de l’Ivoirien sous surveillance. Dès le lendemain, on l’informe que le gars a décidé de voyager. Pour éviter que ses «employés» le soupçonnent, il leur dit qu’il doit s’absenter pour une semaine car il doit assister à des funérailles. Mme le commissaire qui savait qu’il allait fuir lui signifie une interdiction de sortie tout en continuant ses investigations. Le 16 avril, elle apprend que Hugues Gnamien Dégnifo a commencé à emballer ses bagages. C’est ainsi qu’elle envoie ses éléments le cueillir. Ses affaires fouillées, des documents de fret aérien ont été trouvés. Les policiers se rendent ainsi à l’aéroport et récupèrent 6 ordinateurs et deux téléviseurs, écran géant qu’il voulait expédier en Côte d’ivoire. Le reste du matériel étant déjà arrivé à bon port via Air Ivoire. Injonction a été faite à cette compagnie aérienne de les ramener.
Dès l’annonce de son arrestation, ses victimes ont commencé à converger vers la police. Ses «employés» en premier lieu. Le décompte provisoire fait état de 590 personnes grugées pour une valeur de plus de 130 millions. Il avait, selon lui, un projet de 10.000 candidats L’enquête a révélé que Hugues Gnamien Dégnifo avait dans sa ligne de mire la Sénégalaise de l’automobile qu’il devait contacter via Alios Finances pour l’obtention de bus de luxe. La police ne lui a pas donné l’occasion de le faire. Il est présentement en garde-à-vue.
0 Commentaires
Participer à la Discussion