Une patrouille de la garde civile espagnole a abandonné, vendredi 6 août à 7h du matin, au large des côtes marocaines, au niveau de la commune rurale de Belyounech, huit immigrés issus de pays d'Afrique sub-saharienne dans un état de santé critique», précise un communiqué du Ministère de Affaires Etrangères du Royaume.
Face à cette situation aberrante et inhumaine, ajoute le communiqué, les autorités de la province de M'Diq-Fnideq sont intervenues pour sauver et évacuer ces immigrés vers l'hôpital provincial afin de leur prodiguer les soins médicaux d'urgence et les prendre en charge». Il s'agit de quatre Camerounais, un Sénégalais, un Tchadien, un Ghanéen et d'un Gabonais. Des responsables de l’hôpital Hassan II de Fnideq ont affirmé que les huit immigrés souffrent notamment d’hypothermie, de désydratation et de traumatisme physique et psychique.
Le gouvernement du Royaume du Maroc affirme également «prendre note avec regret et étonnement ce comportement inhumain, en totale contradiction avec le respect de la dignité humaine et les droits de l'homme, ainsi qu'avec les accords bilatéraux conclus entre les deux pays en matière de gestion des flux migratoires et qui reflète en réalité la propension raciste qui marque les interventions de la garde civile espagnole».
L’affaire d’abandon par la garde civile espagnole des huit subsahariens a par ailleurs suscité de vives réactions de la société civile marocaine et des ONG de défense des Droits de l’Homme.
Un sit-in a été organisé le 07 aout 2010 devant l’Ambassade d’Espagne à Rabat par un collectif de 57 associations de différentes régions du Maroc pour dénoncer les pratiques « racistes » dont ont fait usage les autorités espagnoles à l’égard des immigrés subsahariens.
Les associations espagnoles « Pro Derechos Humanos de Andalucia » et « Andalucia Acoge », citées par l’Agence de presse espagnole Europa Press, ont qualifié cet incident de « gravissime » et demandé au gouvernement espagnol de fournir des « clarifications ».
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