AMBITION - En prélude au Mondial 2010 en Afrique du Sud : Blatter roule un ballon de 40 milliards pour l’Afrique

C’est environ la rondelette somme de 40 milliards de francs Cfa que le président de la Fifa, Joseph S. Blatter, compte investir en Afrique à travers son programme «Gagner en Afrique avec l’Afrique». Une initiative destinée, selon un document exclusif de Jeune Afrique, à améliorer la pratique professionnelle du football du continent par l’implantation de nouvelles infrastructures, par des mesures de soutien aux clubs…

Il court Joseph S. Blatter sur les terrains du continent, rien n’arrête décidément le président de la Fifa décidé à sortir l’Afrique du ballon rond de l’ornière. Au moment où le Kaiser Frank, Président du comité d’organisation d’Allemagne 2006, a remis le flambeau de l’organisation au Sud africain Irvin Khoza président du Comité d’organisation de la Coupe du monde 2010. Joseph Blatter, patron de la Fifa qui va briguer l’an prochain un troisième mandat à la tête de la Fifa, entreprend une opération de charme sonnante et trébuchante tous azimuts en direction du continent africain. Alors, l’Afrique qui va recevoir le monde entier en 2010 aura le temps de se parer de ses plus beaux atours avant l’arrivée de ses hôtes de marque. Car, selon un document exclusif de Jeune Afrique, «la Fédération internationale de football association (Fifa) a lancé le Programme d’assistance financière (Paf) qui alloue, tous les quatre ans deux subventions : l’une de 1 million de dollars (environ 600 millions de francs Cfa) aux fédérations nationales, l’autre de 10 millions de dollars (6 milliards de francs Cfa). Elle a également mis en place le projet Goal, qui apporte à ses membres une aide dans divers domaines (infrastructures, administration, éducation et formation des jeunes). Enfin, le 7 juillet à Berlin, la Fifa a donné le coup d’envoi d’un programme plus ambitieux, «Gagner en Afrique avec l’Afrique», en compagnie du chef de l’Etat sud-africain, Thabo Mbecki», lit-on dans la nouvelle parution de l’hebdomadaire africain. La dernière perle de ce chapelet de projets du président de la Fifa revêt une dimension sportive qui à terme va permettre à l’Afrique de se débarrasser de ses vieux habits d’amateurisme pour les troquer avec des habits aux goûts plus modernes et professionnels dans la gestion de son football.

Huit volets majeurs constituent la charpente de ce «Plan Blatter» pour l’Afrique dont les grands axes sont entre autres : «L’engagement de doter chaque association nationale d’une pelouse artificielle conforme aux normes internationales, cinquante trois pays en profiteront ; Un soutien aux clubs et aux championnats impératif pour hausser le niveau et améliorer la gestion des clubs notamment par le marketing ; La formation de cadres du football en collaboration avec des universités africaines dont celle de Dakar ; l’amélioration des réseaux de médecine sur le continent ; l’installation de camps de préparation pour les équipes qui se qualifieront pour le Mondial 2010 ; une distribution équitable et de qualité des images de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud», énumére-t-on dans le document exclusif de nos confrères basés à Paris.

Mais, le meneur de jeu Jérôme Champagne, délégué du président de la Fifa pour les affaires spéciales qui sera chargé d’éclairer ce projet du patron de l’instance mondiale du foot compte sur la dimension politique de «Gagner en Afrique pour l’Afrique» pour vaincre les clichés, manière de donner une meilleure image de l’Afrique à travers le football. «Quatre ans nous séparent de la Coupe du monde en Afrique du Sud : C’est une opportunité historique pour attirer les bonnes volontés autour du foot, du Mondial et de l’Afrique. Notre but est d’envoyer au reste du monde des images positives du continent pour en changer la perception. Le président Blatter a présenté l’idée (approuvée par le congrès) de lancer prochainement une alliance mondiale nommée «Football pour un monde meilleur». Celle-ci devra mettre le football au service du développement, de la lutte contre les fléaux, pour la paix et la réconciliation», énonce le délégué du président de la Fifa chargé des affaires spéciales.

En tout cas, pour le financement d’un tel programme approuvé le 8 juin dernier par le congrès de la Fifa, l’instance mondiale va casser la tirelire en mettant sur la table la bagatelle de 70 millions de dollars environ (42 milliards de francs Cfa). Une somme qui fait déjà saliver les dirigeants africains qui se sont empressés d’inviter le président de la Fifa au sommet de l’Union africaine qui réunira les chefs d’Etat du continent à Brazzaville en janvier 2007. Y a du Ola dans l’air !