Samedi 27 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Sport

LUTTE - NOUVEAU SEIGNEUR DES ARÈNES SUR LA PETITE COTE : Yakhya Diop Yékini accueilli en héros

Single Post
LUTTE - NOUVEAU SEIGNEUR DES ARÈNES SUR LA PETITE COTE : Yakhya Diop Yékini accueilli en héros

C’est un accueil enthousiaste et coloré que les populations de Joal-Fadiouth ont réservé à leur fils, le nouveau « Seigneur des Arènes », Yakhya Diop « Yékini ». La victoire éclatante sur Mohamed Ndao « Tyson » y est pour quelque chose. Ainsi, de Mbour à Joal, il était pratiquement impossible au cortège du lutteur de rouler à une vitesse moyenne. À Mbour où il a été reçu en grande pompe par le maire Mbaye Diagne, son conseil municipal et la population, le champion de l’écurie Ndakarou a été fait citoyen d’honneur de la ville. Cette nomination a été accompagnée d’une enveloppe symbolique. Touché par autant d’estime à son endroit, l’enfant de « Bassoul » s’est dit citoyen de Mbour en ce sens que Joal et la capitale de la Petite Côte regroupent les membres d’une même communauté. La mobilisation et l’ambiance qui ont prévalu lors de l’accueil de Mbour n’ont pas facilité la tâche aux organisateurs de la réception de l’enfant prodige. C’est pourquoi la cérémonie n’a duré que quelques minutes.

Comme Mbour, Joal a accueilli son champion dans l’apothéose. Dès l’annonce de l’arrivée du cortège, c’est toute la ville de Joal et ses environs qui ont convergé vers l’entrée de la ville où un comité d’accueil a reçu le nouveau « Seigneur des Arènes » et la délégation qui l’accompagnait. Sur cinq kilomètres, les femmes, les jeunes, les enfants, toute la population a tenu à accompagner le cortège vers l’Hôtel de Ville qui a abrité la cérémonie d’accueil de Yékini. Habillés de Tee-shirt à l’effigie de Yakhya Diop Yékini, les jeunes de Joal n’ont cessé de danser sous le rythme du « Grand » tambour-major, Babou Ngom, en esquissant la danse de leur idole. Ce fut la même scène qui a accompagné le cortège tout au long de la route qui mène vers l’Hôtel de Ville. Le cortège a eu toutes les peines du monde pour se frayer un chemin. Heureusement que le comité d’accueil était là, pour bloquer les jeunes qui tenaient coûte que coûte à s’approcher de la voiture où avait pris place le champion sérère. Ainsi, durant plus de deux heures d’horloge, les « fans » de Yékini n’ont cessé de danser et de scander son nom jusqu’à l’arrivée du cortège à la mairie de Joal-Fadiouth. Là, ce fut le délire lorsque, le nouveau, « Seigneur des Arènes » a fait son apparition. Les gendarmes étaient débordés par la foule. Néanmoins, ils ont réussi à canaliser les gens qui voulaient s’infiltrer dans la salle où devait se tenir la conférence de presse de Yakhya Diop Yékini. Ce dernier est revenu sur toutes les questions qui lui ont été posées lors de sa première conférence de presse, après sa victoire sur Tyson. Il devait ensuite recevoir du conseil municipal de Joal-Fadiouth, des cadeaux ainsi que sa délégation. L’accueil s’est terminé au domicile de la famille du chef de file de l’écurie Ndakarou où parents, proches, voisins, sympathisants ont tenu à fêter le « fils prodige ».

SON ENFANCE, SON CARACTÈRE, SA CARRIÈRE... : Les proches de Yékini disent tout

Le roi des Arènes, Yakhya Diop Yékini, a été triomphalement accueilli hier à Mbour et à Joal-Fadhiout après avoir signé sa 14ème victoire face à Mohamed Ndao Tyson. Les proches du champion de lutte Yékini nous dressent le portrait du Seigneur des Arènes.

Ça chantait, dansait, festoyait...chez Yakhya Diop Yékini, le dimanche dernier. Après l’accueil triomphal que lui ont réservé les populations de Joal-Fadhiout, sorties massivement le long de la route pour l’applaudir, l’acclamer, le couvrir du manteau de la gloire, les proches ont rallié la maison du champion. Le roi des arènes a eu droit à une ovation grandiose jusque chez lui. Là des cantatrices douées dans la chanson ont fait monter des mélodies lyriques dignes de l’exploit du Seigneur des Arènes qui a fini de convaincre sur l’étendue de ses qualités de lutteur puissant au plan technique, tactique et athlétique.

Quoique submergés de travail pour rendre heureux les visiteurs, certains proches de Yékini ont accepté de nous parler de son enfance, ses premiers pas dans l’arène, ses relations avec son monde, etc. Vêtu d’un complet marron, son grand frère, Birama Diop, confie que Yakhya Diop Yékini est né à Joal-Fadhiout, dans le Département de Mbour, (région Thiès). Mais ses parents (feu Mamadou Diop et Daba Diouf) sont originaires de la communauté rurale de Bassoul, dans l’arrondissement de Niodior, (Département de Foudiougne, région de Fatick). Yékini est le cadet d’une famille de quatre enfants dont deux garçons et deux filles. Ayant perdu son papa, Mamadou Diop décédé en 1975, très tôt, Yékini, qui était âgé de moins de trois ans, a été éduqué par sa maman, son frère, ses deux sœurs et les parents proches de la famille.

Yékini a fait ses premiers pas à l’école coranique dans sa ville natale à Joal- Fadhiout et c’est après qu’il est allé à l’école franco-arabe de Kaolack, chez Baye Niasse, où il a obtenu un certificat. « Yakhya est très discipliné. Enfant, il allait à la pêche et jouait au football. Et quand il est devenu fort, il a commencé à lutter. Il aimait la lutte et y a mis du sérieux », explique son frangin Birama Diop, un homme de taille moyenne et d’une noirceur d’ébène. Dans les « mbapatt », poursuit notre interlocuteur, il a terrassé des lutteurs de son âge et ses aînés. « Mais c’est grâce à Dieu. Yakhya a une fabuleuse carrière que le temps ne nous permet pas de dérouler ici. C’est quelqu’un qui n’a pas de problème. Il est humble, accessible et n’a jamais battu un enfant d’autrui ».

Entre la mer et l’arène

Mais Birama avoue que son jeune frère et lui ont eu quelques problèmes à propos de la lutte. « Nous sommes des Sérères « Niomingca », nous sommes des pêcheurs. Et comme les temps étaient durs, j’avais voulu qu’il vînt avec moi m’aider à la pêche, mais lui avait opté pour la lutte. Mais comme il insistait dans son choix, j’ai fini par le laisser poursuivre la lutte ». Donc Yékini savait ce qu’il allait devenir.

Birama se plaît à souligner que c’est un bon petit frère qui observe strictement le droit d’aînesse. « Quelle que soit sa décision, si je lui demande de laisser tomber quelque chose, il m’obéit. Yékini veille bien sur la famille. Il nous aide beaucoup. La preuve, il a amené notre maman, Daba Diouf, à La Mecque, cette année », confie-t-il.

Sa grande sœur Oumou Diop ne dit pas le contraire. « Depuis qu’il est enfant, Yahkya a été très discipliné et gentil. Il respecte beaucoup ses aînés. Yékini est conscient de ses devoirs, il n’attend pas qu’on lui dise ce qu’il doit faire. Il entretient de bons rapports avec le reste de la famille. C’est l’entente et la concorde qui règne entre nous ». Les proches de Bassoul sont également fiers de leur enfant prodige. « Enfant, Yékini a été discipliné et patient. Il aime ses parents. Quand il était jeune, il aimait la lutte. Mais il n’aimait pas la défaite », révèle Abdoulaye Ndong, un de ses oncles maternels, venu du village avec une délégation pour congratuler leur neveu de champion.

Le témoignage d’un autre proche, Ibrahima Sène, résident à Joal-Fadhiout, renseigne amplement sur les qualités de celui qui allait devenir le seigneur des Arènes. « Dans les « mbapatt », il arrive qu’un lutteur accepte de tomber pour laisser passer un adversaire. Mais, un jour, Yékini m’a dit qu’il n’allait plus accepter les combines. Je lui ai demandé, s’il se comportait ainsi, allait-il pouvoir gagner un drapeau. Mais Yékini, qui était sûr de lui, a répondu par l’affirmative. Il m’a dit qu’il refusait les combines parce qu’il était devenu un homme ». Yékini a toujours considéré la lutte comme un simple sport. Il était prêt à lutter avec ses amis, même si cela pouvait les séparer après.

Une espèce rare

Selon Ibrahima Sène, Yékini respecte les conseils qu’on lui fait, il est franc et véridique. « Il ne trahit pas. Yékini dit toujours que verser du sang d’un adversaire pendant un combat, ce n’est pas ce qu’il souhaite. Ce sont les circonstances qui le poussent à cogner violemment les lutteurs. Mais il ne veut du mal à personne. Yékini ne veut pas non plus humilier ses adversaires surtout s’ils sont plus âgés que lui ».

Un de ses marabouts, Amath Diouf, souligne que Yékini est discipliné, sérieux, compréhensif et combatif. « En plus, c’est une colombe, c’est un modèle de paix. Depuis que nous sommes ensemble, je ne l’ai jamais vu créer des problèmes dans l’arène. Il est très pacifique. Yékini est une espèce rare », fait remarquer cet homme à la barbe bien fournie, le turban posé sur les épaules.

Moussa Sarr, un supporter explique que Yékini n’aimait pas la défaite. La preuve, il parcourait les villages pour prendre sa revanche sur les lutteurs qui réussissaient l’exploit de le terrasser. Et il ne se sentait heureux qu’après avoir réglé ses comptes avec son tombeur. Il était simple et croyait en ce qu’il faisait.

« Yékini, je l’ai connu en 1997, nos maisons faisaient face à Dakar. Il aimait la discussion autour du thé après les entraînements. À 22 h, il va au lit pour récupérer. C’est lui qui m’a fait aimer la lutte », renseigne Marcel Ndoye, spécialement venu de Dakar. « Yékini est simple, fidèle en amitié. Je ne l’ai jamais vu fâché ».



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email