(Aps) - Assis dans le hall de l'hôtel Méridien Président, les internationaux Pape Malick Bâ et Ibrahima Sidibé devisent comme de vieux camarades ayant usé ensemble leurs fonds de culotte sur les bancs de l'école.
''Vous ne vous êtes pas trompés, nous sommes de véritables complices'', lance le milieu de terrain du FC Bâle (D1 suisse) répondant au nom de son partenaire de sélection engagé dans une conversation via son téléphone portable.
Rappelant leur parcours, l'ancien joueur du club de navétanes de l'ASC Amitié 3, souligne : ''nous nous sommes connus il y a sept ans alors que nous venions de débarquer dans le centre de formation du Club sportif Sfaxien''.
''Cela crée des relations de se retrouver avec un jeune du même age (ils sont tous les deux nés en 1980) dans le même centre de formation, loin de son pays'', ajoute l'ancien joueur de Sfax qui joue pour la seconde saison dans le championnat helvétique de première division 1, après avoir passé six ans en Tunisie.
Malick Bâ de poursuivre tout en lorgnant vers son pote toujours occupé avec son cellulaire: ''moi je ne pensais pas qu'on pourrait se retrouver tous les deux ans, sept ans plus tard portant le maillot national''.
Etrange coincidence, ils ont intégré pour la première fois la Tanière, en même temps. C'était lors de la rencontre amicale contre la Corée du Sud en mai dernier
''Ce n'était pas une question de qualité mais avec les aléas du football, je ne pouvais imaginer qu'on puisse se retrouver ensemble'', a expliqué Pape Malick Bâ qui cependant se souvient qu'Ibrahima lui a faussé compagnie en quittant la Tunisie, une année et demie aprés leur arrivée au pays de Bourguiba.
''Il était parti en Allemagne avec notre agent alors que moi je devais rester en Tunisie pour soigner une pubalgie en 1999'', dit-il avant de céder le crachoir à Ibrahima Sidibé de Debrecen (D1 hongrois) qui enfin en avait fini avec son portable.
''Contrairement à lui, moi je croyais qu'on se retrouverait ensemble un jour en sélection même si nos chemins se sont séparés en Tunisie'', lance tout de go ''le Hongrois'' qui, auparavant, a posé ses balluchons en Allemagne et en Autriche.
''Dans mes calculs, il fallait que je quitte l'Autriche où j'évoluais dans un club de petite dimension pour la Hongrie où le club qui devait me recruter jouait en ligue des champions. Cette compétition, j'étais convaincu de pouvoir la jouer pour attirer les regards des sélectionneurs nationaux'', confesse-t-il.
Malgré des destinées divergentes, côté club, les deux amis sont restés toujours en contact, par la magie du téléphone.
''On se tenait au courant de nos carrières sportives respectives et c'est par le biais d'un ami que j'ai su que lui aussi, a été sélectionné pour la rencontre contre la Côte d'Ivoire'', souligne ''le Hongrois'' avant d'ajouter: ''nos retrouvailles auraient dû se faire depuis le match amical contre la Corée du Sud en mai''.
''Lui est venu, moi pas; mais Dieu a fait que nous nous sommes retrouvés quelques mois plus tard en France. Je suis arrivé le premier à Tours, il m'a trouvé en train de dormir'', se souvient Ibrahima.
A la question de savoir ce qu'ils vont ressentir quand ils vont pénétrer samedi sur la pelouse du stade Léopold Sédar Senghor, les deux joueurs comme s'ils s'étaient concertés lancent: ''rien''.
''Les émotions et les souvenirs, c'est pour l'après-match surtout après une victoire. Il faut être concentrés sur son match et ce premier match chez nous est très important'', explique Pape Malick Bâ qui a failli porter le maillot de la Tunisie.
A 26 ans, il a tiré un trait sur cet épisode de sa carrière de footballeur, même s'il se rappelle encore les grands moments passés dans ce pays qui l'a révélé au football professionnel avec le Club sportif Sfaxien.
Sans trop s'attarder sur le pasé, lui et son pote, Ibrahima, veulent prendre pied définitivement dans la Tanière. Un challenge qu'il compte accoupler avec une apparition dans les ''grands championnats européens pour la suite'' d'une carrière qu'ils veulent trés belle.
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