Un peu de courtoisie pour mener à bon port le football sénégalais

A moins de six mois du premier match des éliminatoires de la Can 2008 face à la Guinée, le flou entoure toujours l'avenir de la sélection nationale du Sénégal. Fortement touchés par l'élimination précoce du Mondial et par une participation mitigée à la dernière Can 2006, beaucoup Sénégalais avaient cru que ce double échec ouvrirait les yeux des responsables du sport de ce pays. La sollicitation du chef de l'Etat de prendre le sport en main au lendemain du limogeage de Youssoupha Ndiaye et son «protégé » Guy Stephan afin qu'ils puissent établir un diagnostic complet de la situation actuelle du football sénégalais, était perçue comme un signe fort du pouvoir de prendre en charge le sport le plus populaire du pays. C'est d'ailleurs durant cette période que l'idée de se choisir un entraîneur étranger a commencé à faire son chemin. Mais, vu les échéances qui se profilaient à l’horizon avec le reste des éliminatoires, les fédéraux avaient préféré laisser Laye Sarr et Amara Traoré continuer la mission de Guy Stephan. Tout en sachant que le Sénégal était déjà qualifié pour la Can, les deux locaux espéraient que les dieux du foot leur sourissent. Mais, seul un miracle pouvait qualifier les Lions au banquet du football mondial. C’est seulement à la fin de ce rendez-vous que le ministre des Sports avait souhaité un nouvel entraîneur qui sera chargé de conduire les Lions sur les bords du Nil. Mais, la fédération met un bémol à cette idée du patron des sports. L’histoire lui donnera raison après la Can. Aujourd’hui, que l’on parle du choix d’un nouveau technicien, la fédération veut encore leur mettre des bâtons dans les roues, arguant que le ministre n’est pas compétent pour se choisir un technicien. Pourquoi cette position de la fédé qui ne fait que mettre à genoux notre football ? Certains parlent de manque de courtoisie de la part de la fédération qui s’immisce dans une affaire dont elle n’a pas la charge. Parce que le ministère reste le principal employeur. Comment une fédération qui ne peut pas payer les clubs, endettée jusqu’au cou peut-elle chercher à se dresser devant le ministère qui est son principal bailleur ? Quelle est aujourd’hui, la fédération qui dispose d’un entraîneur payé par le ministère des Sports, au Sénégal ? Seul le football a ce privilège. il absorbe d’ailleurs les 40 pour cent du budget alloué aux fédérations. Et si le ministère traitait la fédération de football comme les autres fédérations ?